– Par Vincent Rioux –
Dans la foulée du mouvement de désaffiliation de plusieurs associations étudiantes à travers le pays, La Rotonde est allée à la rencontre de Seamus Wolfe, commissaire aux affaires externes de l’Association des étudiant.e.s diplômé.e.s (GSAÉD) et vice-président du caucus national des 2e et 3e cycles de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ).
Impliqué depuis plus ou moins cinq ans avec la FCÉÉ, l’ancien président de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) connait bien cette organisation nationale, de même que ses bons et moins bons coups au cours des dernières années. Avec ce vent de changement qui souffle sur la politique étudiante pancanadienne, y a-t-il des aspects que M. Wolfe voudrait voir changer?
« Certainement qu’il y a des choses que je veux changer », dit-il d’emblée. « Il y a des choses que je veux changer dans la GSAÉD. On analyse toujours si notre structure est bonne, si nous pouvons plus de focus group, changer des campagnes [existantes] ou offrir plus de services aux étudiants. »
Est-ce que le militantisme de la FCÉÉ a fonctionné au cours des dernières années?
« Ça dépend de quel enjeu il s’agit et de quand [celui-ci] a eu lieu », prononce M. Wolfe avec beaucoup de précautions. Par exemple, selon lui, ce qui fonctionne bien chez la FCÉÉ, c’est une campagne comme « Non c’est non! », contre l’agression sexuelle sur le campus. La FCÉÉ a aussi milité pour la promotion des intérêts des étudiants internationaux et a réussi à obtenir le droit pour ceux-ci de travailler en dehors du campus durant leur séjour au Canada.
Après plusieurs secondes de réflexion, M. Wolfe se lance sur les moins bons coups. « On doit réévaluer notre approche pour la baisse des frais de scolarité en Ontario. Comment peut-on faire mieux et plus pour cette campagne? », s’est-t-il exprimé avant d’ajouter qu’« on ne peut pas attribuer l’absence de mobilisation envers la baisse des frais de scolarité uniquement aux campagnes de la FCÉÉ. »
« La FCÉÉ doit à la fois être un réseau national et donner des services nationaux, et être une structure démocratique et représentative pour tous, d’un bord à l’autre du pays », assure M. Wolfe. « Certainement que le niveau fédéral a une structure un peu plus rigide, parce que les étudiants, au cours des années, ont demandé d’avoir des représentations des provinces et des représentations des minorités culturelles et des voix marginalisées. Tout ça fait que la bureaucratie de la FCÉÉ au niveau national est beaucoup plus lourde qu’elle ne l’était. Les étudiants ont créé démocratiquement cette structure », poursuit-il.
Pour M. Wolfe, il faut continuer de travailler avec la FCÉÉ. « Les critiques réclament que la FCÉÉ doit être plus grassroot et qu’elle ait une structure moins verticale. En même temps, ils demandent que la FCÉÉ appuie les grèves comme tactique pour arriver à nos fins. La FCÉÉ est complètement pour les grèves comme tactique! Mais ce n’est pas une structure top-down qui peut faire une grève. Ça doit venir des étudiants! », Martèle-t-il.
C’est pour cela qu’on doit s’assurer une démocratie directe sur notre campus, selon M. Wolfe. C’est pour cette raison qu’à partir de cette année, la GSAÉD va avoir deux assemblées générales par année qui seront le corps décisionnel suprême de la Fédération étudiante, une initiative dont le commissaire externe de la GSAÉD est visiblement fier. La première assemblée générale aura lieu le 29 octobre.
« Si on a ce débat ici à la GSAÉD et à l’U d’O, si on met en place des tactiques qui poursuivent notre idéal, c’est comme ça qu’on va changer les organisations [qui font défaut] et c’est comme ça qu’on construit le mouvement qu’on veut avoir sur notre campus », pense M. Wolfe.
Le mouvement de désaffiliation, pas aussi important qu’on le prétend, selon M. Wolfe
M. Wolfe a des doutes sur le nombre d’associations étudiantes qui sont vraiment derrières le mouvement. Le communiqué de presse publié au début du mois de septembre ne divulguait pas toutes les associations qui souhaitent quitter la FCÉÉ. Selon M. Wolfe, ce ne sont que quelques individus marginaux sur les campus des universités qui souhaitent que leur association étudiante quitte la FCÉÉ. Selon M. Wolfe, ce n’est certainement représentatif des syndicats étudiants.
Or, selon le journal étudiant The Pheonix, qui couvre les activités de la University of British Columbia Students’ Union – Okanagan, une pétition pour tenir un référendum sur la question serait en train de circuler. De plus, ceci aurait été l’initiative du coordinateur des finances de l’association étudiante, Rocky Kim.