Photo Emilie Azevedo
Par: Emmanuelle Gingras, journaliste
Vers la fin des années 70, Robert Gravel fait naître le concept du match d’improvisation. Prenant racine à Montréal, ce loisir s’est rapidement répandu à travers le Canada et agit aujourd’hui aussi bien comme unificateur que comme outil pour les relations sociales.
Si l’on cherche la définition propre de l’improvisation, celle-ci se traduit par une spontanéité dans les actions. C’est l’art de ne pas prévoir, de ne pas anticiper tout en étant créatif. Les matchs d’improvisation, c’est proposer une scène sans structure, mais sous structure.
Le déroulement
« Le format du match n’a pas vraiment changé depuis 1977 », explique Érik St-Jean, ancien capitaine et président actuel de la ligue d’improvisation francophone de l’Université d’Ottawa (LIEU). Son esthétique : une glace de hockey miniature qui sert de scène à quatre équipes d’environ six joueurs chacune, dont un capitaine, et qui s’affrontent en présentant des scènes théâtrales improvisées.
Le but : gagner la reconnaissance des membres du public qui votent pour la meilleure improvisation. Le tout débute avec un maître de cérémonie qui accueille la foule. Il y a ensuite la présentation de l’arbitre qui se charge d’annoncer les catégories et thèmes. C’est lui qui déterminera les pénalités au cours du match.
Prévoir ce qui ne se prévoit pas
Comment préparer des joueurs à improviser ? Une fois par semaine, les capitaines d’équipe organisent des « exercices de rapidité d’idées et de petits échauffements physiques », selon St-Jean. Ceux-ci préparent les joueurs à être à l’affût des bonnes impulsions tout en étant à l’écoute. « Il ne faut jamais dire non à une idée. C’est toujours le concept du “Oui, et…” », explique Jean-Christophe Yelle, capitaine à la LIEU depuis trois ans.
Pourquoi valoriser l’improvisation ?
Au-delà du loisir, l’improvisation détient des propriétés positives pour le développement de ses participants tout en encourageant la francophonie en contexte minoritaire. « C’est vraiment comme une grosse famille ! » explique Frédérique Paquette, nouvelle recrue de la LIEU et improvisatrice depuis 7 ans.
La LIEU représente pour la plupart de ses participants une façon de se réunir dans l’unilinguisme francophone. L’improvisation développe aussi les capacités sociales de ses participants ; « L’improvisation nous aide à être la vraie personne qu’on est. Ça nous fait découvrir de nouvelles facettes de nous-mêmes », exprime Jonathan Dion, arbitre de la LIEU et joueur à l’Acronyme (Ligue d’improvisation pour adultes).
Ça se passe où ?
Pour assister gratuitement aux matchs d’improvisation francophone de l’Université d’Ottawa, c’est tous les jeudis à 20 h au Café Alternatif, 75 avenue Laurier.