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Un virus pourrait traiter le cancer du sein

22 janvier 2018

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Par : Nonibeau Gagnon-Thibeault

 

Un virus pourrait guérir les gens atteints du type de cancer du sein le plus agressif : le cancer du sein triple négatif. C’est ce qu’a découvert une équipe de chercheurs faisant partie du groupe de John Bell, à l’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa, en combinant deux formes d’immunothérapie.

« C’était tout à fait extraordinaire de voir que nous pouvions guérir le cancer de la plupart de nos souris, même chez des modèles habituellement très résistants à l’immunothérapie », se réjouit l’auteure principale de l’étude et docteure en immunologie, Marie-Claude Bourgeois-Daigneault. Le groupe a observé un taux de guérison de 60% à 90% chez des souris en administrant un virus avant une opération de mastectomie. Des pourcentages qui sont loin d’être anodins.

Le virus, appelé Maraba, se reproduit à l’intérieur des cellules cancéreuses et fait en sorte que le système immunitaire les reconnaissent via le virus et s’y attaque. L’inhibiteur de point de contrôle, lui, empêche le cancer de se protéger des attaques du système immunitaire. Ainsi, le cancer est reconnu comme étant un danger par le système immunitaire et ne peut se défendre.

« Le système immunitaire cherche constamment à reconnaître et à tuer les cellules cancéreuses, alors que les cellules cancéreuses font tout pour s’en cacher », explique Bell en précisant que « faire suivre le virus par un autre inhibiteur de point de contrôle déclenche tous les signaux d’alarme et incite le système immunitaire à déployer toute son armée contre le cancer ».

Une découverte qui pourrait sauver des vies

Cette technique d’immunothérapie, qui n’est pas encore testée chez les humains, pourrait sauver des personnes atteintes du cancer du sein triple négatif, le plus difficile à traiter. « Nos découvertes répondent à un besoin », fait savoir Bourgeois-Daigneault. Il est estimé que 1 Canadienne sur 8 aura le cancer du sein. Ça représente 25% des nouveaux cas de cancer chez les femmes.

Cette immunothérapie, qui ne nécessite aucune vaccination active, pourrait être la solution pour ces gens. Toutefois, avant de faire des tests sur des humains, le groupe de chercheurs devra prouver que le traitement est sécuritaire. Ceci pourrait prendre un an ou deux, estime la chercheuse en immunologie.

Un traitement pour d’autres cancers?

Le traitement développé par l’équipe du Dr Bell pourrait ne pas être limité au cancer du sein, mais aussi à d’autres types de cancer. « Techniquement, ça peut s’appliquer à n’importe quel autre cancer qui nécessite une opération », indique Bourgeois-Daigneault avant d’ajouter que « rien n’empêche de généraliser ça à d’autres cancer ». Il serait ainsi envisageable, d’ici quelques années, de valoriser davantage les virus, qui pourraient se révéler hautement efficaces dans le traitement de divers cancers.

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