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Virtuel et réseautage ; faut-il vraiment tourner la page ?

29 janvier 2021

Crédit visuel : Nisrine Nail – Directrice artistique

Article rédigé par Miléna Frachebois – Cheffe du pupitre Actualités

Qu’il s’agisse de leur santé mentale, de leur budget, de leur apprentissage, de leurs perspectives d’avenir ou encore de leurs expériences professionnelles, les étudiant.e.s sont grandement affecté.e.s par la pandémie. Le monde des affaires, axé sur la communication et le contact humain, a notamment dû se réinventer en vue des nouvelles mesures sanitaires. Cette ère connectée s’avère-t-elle contraignante ou bénéfique pour les étudiant.e.s en gestion de l’Université d’Ottawa (U d’O) ? 

Kristelle Rivard, étudiante en comptabilité avec le programme d’enseignement coopératif (COOP), définit le réseautage comme un moyen de communiquer avec des étudiant.e.s, des professeur.e.s, et des professionnel.le.s afin de se créer un réseau et de se faire connaître sur le marché du travail. Ces connections peuvent devenir, selon elle, des mentors ou des piliers de carrière. Marc Tassé, comptable et professeur à l’école de gestion Telfer, ajoute qu’un tel processus permet de réduire l’écart entre la théorie universitaire et ce qui est attendu des futur.e.s diplômé.e.s une fois employé.e.s. 

Avantages du réseautage  

Le réseautage est un élément important de la trajectoire universitaire de certain.e.s étudiant.e.s de Telfer, affirme Rivard, qui ajoute qu’il offre la possibilité de choisir le meilleur cheminement de carrière adapté à ses compétences personnelles. « Il permet de discuter directement avec des gens dans le domaine [auquel on s’intéresse] pour obtenir des réponses qui ne se trouvent pas sur les sites internet », détaille-t-elle. Ces discussions permettent aussi, d’après l’étudiante, de se différencier lors d’entrevues compétitives, comme dans le domaine de la comptabilité par exemple. 

Tassé, quant à lui, pense que le réseautage n’est pas indispensable, bien qu’il « puisse donner une longueur d’avance, et guider l’étudiant.e dans ses choix », étant ainsi un moteur de la motivation et détermination. Pour s’adapter à la situation, certains clubs, tels que le Club de comptabilité Telfer et le Centre des carrières Telfer, continuent à organiser des événements de réseautage en ligne, par l’entremise de différentes plateformes telles que Microsoft Teams, ou Zoom.

Circonstances défiantes

Si le réseautage est un élément à part entière du monde des affaires et des formations dans le domaine de la gestion, les circonstances de son déroulement ont été beaucoup affectées par la pandémie. D’après Rivard, l’obstacle aux relations professionnelles entre employeur.euse.s, mentor.e.s, et mentoré.e.s que forment les mesures sanitaires actuelles est difficile à ignorer. Elle déplore le manque d’interactions, les conversations écourtées, et le stress lié aux potentiels problèmes techniques qui accompagnent ce passage au virtuel.

Pour elle, ce processus en ligne est très intimidant, car il prend la forme d’une discussion linéaire, d’un art qu’il faut apprendre à maîtriser. Martine Spence, professeure de marketing et d’entrepreneuriat à l’U d’O, aborde l’aspect formel et programmé de ces rencontres qui n’appuient ni la confiance ni la collégialité, qu’elle estime être les bases du réseautage, permettant aux intervenant.e.s de s’ouvrir aux autres.

Pour Spence et Rivard, le passage en ligne donne moins de valeur à l’expérience professionnelle étudiante qui découle du réseautage, comme COOP par exemple. La professeure soulève notamment que : « les échanges informels autour de la machine à café, dans les couloirs ou en attendant l’ascenseur sont importants pour établir une relation entre les collègues, et pour échanger des informations que l’on ne partagerait peut-être pas en ligne car tout est traçable ». Rivard insiste quant à elle sur le manque d’établissement des liens sociaux, importants pour la motivation et le travail d’équipe, et la difficulté actuelle de séparer sa vie personnelle et professionnelle.

Opportunités dissimulées

Toutefois, selon Marc Tassé, professeur de comptabilité à l’U d’O, il faut nuancer les effets négatifs de la pandémie sur le réseautage. En effet, ces connexions en ligne faciles et accessibles permettent une plus grande affluence de personnes, souligne-t-il. « Les étudiant.e.s peuvent venir même s’ils.elles ont un cours, qui est souvent enregistré. De plus, des gens haut placés, qui peuvent venir de partout, vont pouvoir assister plus facilement à ces rencontres », note Tassé.

Spence remarque également que cette nouvelle manière de fonctionner offre une certaine ouverture au monde, amenant « des personnes qui viennent de l’étranger ou d’ailleurs au Canada [à participer]. » Tassé reconnaît l’avantage d’un tel bassin diversifié d’invité.e.s, et ajoute la notion de pied d’égalité qu’offre le réseautage en ligne. Selon lui, en personne, l’apparence physique, les vêtements, et la mise en beauté sont des critères très importants, qui peuvent représenter des « barrières » pour certain.e.s. Avec les événements virtuels, celles-ci disparaissent : ces personnes ne sont plus obligées ni d’ouvrir leurs caméras ni de devoir dépenser beaucoup d’argent dans des accessoires de mise en beauté pour avoir les mêmes chances professionnelles que les autres.

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