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Violence sexuelle à l’Université d’Ottawa : Deux heures de formation pour abolir le sexisme

9 novembre 2015

Par Frédérique Mazerolle

Mais que fait donc l’Université d’Ottawa (U d’O) pour prévenir le sexisme, alors que dans les dernières années les cas de violences sexuelles sur le campus se sont multipliés? Le samedi 10 octobre, dans une lettre ouverte, Mireille Gervais, directrice du Centre des droits étudiants a interrogé directement le recteur Allan Rock sur cette question. La réponse qu’elle a reçue est encore loin d’être satisfaisante.

Parce que les controverses concernant l’U d’O et la violence sexuelle n’en finissaient plus de s’accumuler, Allan Rock a mis en place en 2014 un Groupe de travail sur le respect et l’égalité, qui, le 29 janvier dernier, a dévoilé toutes ses recommandations pour mieux encadrer et prévenir la violence sexuelle sur le campus.

Cela étant, les formations des employés – y compris de la haute administration – sont-elles suffisantes pour abolir une culture ancrée depuis des décennies? Pour Mireille Gervais, la réponse est non. En effet, tous les employés, professeurs comme administrateurs, reçoivent une formation de base obligatoire de deux heures sur ce sujet seul.

Dans sa lettre ouverte, la directrice dénonce le fait que la formation des membres de la haute administration soit de plus courte durée que celle du reste des employés. En effet, ceux-ci n’avaient en principe besoin d’assister qu’à une heure de formation.

Le recteur lui a répondu le 19 octobre, ce que Gervais juge surprenant. Dans un courriel, Rock dit prendre en considération la critique et affirme que les membres de la haute administration devront d’assister à la même formation que tout le monde.

« Le problème le plus profond reste de savoir s’il y a un engagement réel de la part de la haute administration », ajoute Gervais.

Présentement, les doyens ont à charge de s’occuper des enquêtes de dossier quand une plainte est déposée. Si ceux-ci n’ont pas une bonne compréhension des enjeux, la situation risque d’être problématique. Pour Mireille Gervais, l’Université doit encore prouver à quel point elle prend ses engagements au sérieux.

À cela, Noémie Duval, gestionnaire des relations avec les médias de l’U d’O, répond que « l’objectif de l’U d’O [est] de maintenir un milieu sécuritaire pour nos étudiants, notre personnel et, en particulier, pour les générations à venir : un milieu où tout le monde est traité avec respect ».

Pourtant, malgré les bienfaits indéniables de la formation, une formation que Mireille Gervais a elle-même suivie, la directrice continue de croire que « le réflexe d’une institution n’est pas de régler le problème pour la victime, mais bien de protéger sa réputation ». Le Bureau des droits de la personne a officiellement désapprouvé cette réflexion.

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