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Le Vieux-Hull, un désert alimentaire?

28 novembre 2016

Acutalités

Par Yasmine Mehdi

C’est en 1999 que l’unique épicerie du district Hull-Wright fermait ses portes. Depuis, plusieurs résidents du Vieux-Hull militent pour que la ville prenne en charge le dossier dans l’objectif de lutter contre le « désert alimentaire » qu’est devenu le Vieux-Hull. Il semblerait cependant que celle-ci ait d’autres projets pour revitaliser le quartier.

Une rencontre citoyenne mouvementée

Le 16 novembre dernier, une centaine de résidents de l’ile de Hull ont répondu à l’appel de leur conseillère municipale, Denise Laferrière, et se sont rendus à la rencontre citoyenne organisée par celle-ci.

À l’ordre du jour : discuter de l’usage d’une enveloppe de 300 000 $, un montant qui est dans les caisses de la ville depuis près de dix ans et qui devait initialement servir à mettre sur pied une coopérative alimentaire dans le quartier. Dans une entrevue avec La Rotonde, Laferrière a expliqué avoir mis sur pied cette rencontre pour voir s’il s’agissait « encore de la volonté de la population ».

C’est dans cette optique que la conseillère a présenté d’autres projets à ses concitoyens, comme la restauration d’une fontaine conçue par un artiste local en 1978, pour un cout de 215 000 $, ou encore l’aménagement de jeux d’eau, pour un cout de 400 000 $.

Ces propositions n’ont toutefois pas été acceptées unanimement. En effet, le chapitre gatinois de l’association communautaire ACORN s’est fortement opposé aux suggestions de Laferrière et a souligné que la présence d’une épicerie dans le quartier était primordiale puisqu’elle garantirait aux citoyens un accès à de la nourriture saine et abordable.

David Beaudin-Hyppia, étudiant à la maitrise à l’Université d’Ottawa et habitant du Vieux-Hull, abonde en ce sens : « Sur l’ile, c’est certain que je ne peux pas tout avoir. J’ai la chance d’avoir une voiture, mais sinon, je devrais nécessairement prendre un autobus et trimbaler tous mes sacs d’épicerie lors du trajet. »

Denise Laferrière répond à la critique

Pour la conseillère municipale, une épicerie ne s’installera sur l’ile de Hull que lorsqu’il « y aura suffisamment de gens qui ont des revenus intéressants », et rappelle que, dans dix ans, l’ile comptera 10 000 habitants de plus, notamment grâce aux nombreux projets immobiliers comme celui de Zibi. « Quand il y aura de l’argent à se faire, les [épiceries] viendront d’elles-mêmes », conclue-t-elle.

Phénomène d’embourgeoisement pour certains, Laferrière conçoit le mélange de populations de divers milieux socioéconomiques comme une bonne chose pour la vitalité économique du quartier : « Quand quelqu’un a seulement 660 $ pour se loger, se nourrir et se vêtir, il n’a pas une grande possibilité de faire vivre des commerces. »

Laferrière se dit toutefois « ouverte » aux demandes des citoyens, et explique qu’elle a justement organisé une rencontre « pour se laisser influencer » par ceux-ci. Reste à savoir ce qui adviendra de la fameuse enveloppe de 300 000 $.

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