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VENTES D’AFFICHES AU UCU
Par Mathieu Tovar-Poitras – Journaliste
Centre Universitaire, début de session. De nombreux étudiant.e.s déambulent dans un labyrinthe d’affiches à vendre. Amateur.trice.s de séries cultes, d’art contemporain ou de rock n’roll, tou.te.s trouvent leur bonheur auprès d’Imaginus, cette compagnie leur permettant de décorer les murs ennuyeux de leur résidence universitaire pour quelques dollars. Mais d’où vient cette boutique éphémère? La Rotonde a tenté de répondre à cette question, mais force est de constater que le mystère Imaginus reste entier.
Qui en est responsable?
Première question : qui, à l’Université d’Ottawa (U d’O), est en charge de faire affaire avec Imaginus? Contacté à ce sujet, Francesco Caruso, vice-président aux communications de la Fédération étudiante, a expliqué que le partenariat Imaginus ne relevait pas de son équipe. Selon ses dires, le Service de vie communautaire de l’U d’O en serait responsable.
Ceci semble confirmé par le fait que, le 17 janvier, le Servie de vie communautaire encourageait, par l’entremise de son compte Twitter, les étudiant.e.s à se procurer des affiches.
Du côté de l’Université cependant, Isabelle M.-Pulkingorn, gestionnaire aux relations avec les médias, n’a pas pu répondre aux questions de La Rotonde à date de publication.
Pour ce qui est de connaitre les bénéfices que retire l’Université de ce partenariat, et de sa publicisation, le silence demeure. En effet, impossible de parvenir à contacter Imaginus, que ce soit par courriel ou par téléphone.
Imaginus, un fleuron torontois
Sur son site web, la compagnie Imaginus Posters, basée à Toronto se targue d’être « la plus grande et la plus ancienne compagnie vendant des affiches du Canada ».
« [Imaginus] fait la tournée des campus universitaires et collégiaux avec sa galerie mobile depuis 1975 », peut-on y lire.
Par ailleurs, selon des informations non confirmées, mais partagées par plusieurs sites web, le revenu annuel de la compagnie oscillerait entre 1,2 et 1,7 million de dollars.
Kiosques d’un océan à l’autre
Avec un revenu annuel pareil, il va sans dire que l’empire Imaginus s’étend bien au-delà des frontières du Centre universitaire. En effet, des kiosques de vente temporaires sont installés aux quatre coins du pays, de l’Université Memorial à Terre-Neuve à celle de Brandon au Manitoba.
Il suffit de quelques recherches sur Internet pour s’apercevoir que les associations étudiantes qui font la promotion d’Imaginus sur les réseaux sociaux se comptent par dizaines. L’U d’O ferait donc exception, sa Fédération étudiante n’ayant rien à voir avec le partenariat Imaginus.
Des affiches pour aider les étudiants
Riley Miller, coordinateur des communications de l’Association étudiante de l’Université Lethbridge en Alberta, n’a pas été en mesure de fournir des informations quant aux liens qu’entretient son association avec Imaginus.
Il a cependant tenu à souligner que la compagnie « aidait les étudiants », en précisant que la présence de la compagnie sur les campus créait des emplois rémunérés pour ceux-ci.
Malgré les desseins presque philanthropes que plusieurs semblent prêter à Imaginus, il convient de rappeler que de nombreuses questions quant à cette compagnie énigmatique demeurent sans réponse à ce jour. À suivre.