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Arts et culture

À venir à Ottawa : (Re)découvrir Lisa LeBlanc

10 novembre 2014

– Par Didier Pilon –

Les murs du Ritual Nightclub vibreront, le 13 novembre, aux rythmes folk-trash de Lisa LeBlanc.

Armée de sa guitare et de son banjo, Lisa LeBlanc s’apprête à conquérir les planchers gommants et les comptoirs poussiéreux du Ritual Nightclub. Ce lieu, toujours un peu délabré, convient parfaitement au gros son trash d’une auteure-compositrice-interprète qui prend sa place et ne se gêne jamais de s’exprimer à sa manière.

Cette prestation coïncide avec le lancement de son nouveau EP, Highway, Heartache and Time Well Wasted. Cet album de six chansons, entièrement en anglais, a été entamé au Nouveau-Brunswick un peu par accident. Lors d’une résidence de création, l’Acadienne s’est mise à écrire, inconsciemment, la chanson « You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) ». Ainsi a-t-elle ouvert la boîte de Pandore. L’anglais maintenant une possibilité, elle a exploré cet horizon lors d’un long voyage sur la route du sud américain. Musiques cajun, bluegrass et rock se mêlent ainsi pour un son qui fesse particulièrement fort.

En-deçà de ses « r » roulés de sa voix rocailleuse et de son rire éclatant qui exsude une confiance sans borne, l’Acadienne recèle aussi un côté poétique. Certes, ce n’est pas l’influence classiciste, composée à la lyre d’Apollon. LeBlanc présente plutôt une poésie prosaïque, une introspection honnête et crue. Avec une transparence sans compromis, sans prétention, elle dévoile ses angoisses et ses insécurités. Au son de ses chansons d’amour désillusionnées, on croit presque parvenir à la connaître.

Bien que ses chansons plus entrainantes, telles que « Cerveau ramolli » et « Ma vie c’est de la marde », aient su séduire les foules au Canada comme à l’étranger, LeBlanc confie que sa chanson préférée de l’album est plutôt « Ligne d’hydro ». « Quatre ans plus tard, c’est vraiment celle-là qui est restée avec moi », affirme la chanteuse lors d’une entrevue avec La Rotonde.

La Rotonde : Commençons avec le concert qui s’en vient à Ottawa, vous avez hâte?

Lisa Leblanc : Je suis actually [vraiment] excitée. [Il] me semble qu’on a joué souvent à Ottawa dernièrement, pis c’est toujours l’fun.

LR : En effet, dans la dernière année, vous avez joué au Festival franco-ontarien et à la Quatrième salle du Centre national des Arts (CNA). Cette fois, vous jouerez au Ritual, un bar un peu délabré. Quel contexte vous attire le plus?

LL : Je pense qu’il faut que j’aille un petit peu de tout. Faire du festival c’est fun! Il y a des grosses crowds [foules]. Mais j’aime bien les petites salles. C’est sûr que c’est vraiment beau pis spécial de jouer au CNA. Tout le monde est assis avec sa petite chandelle. Mais, j’ai vraiment hâte de faire un show chill [relax], quelque chose [de] pas sit down [assis]. Pis le Ritual, ça va être cool! C’est plus grungy; ça va être l’occasion de boire de la Pabst et d’écouter le show. Tous les vibes [atmosphères] sont fun.

LR : Parlons aussi du nouvel album, comment diffère-t-il du premier?

LL : Je pense que c’est une évolution assez naturelle. Tu peux voir que c’est moi, juste three years later [trois ans plus tard]. Ça met ensemble toutes les influences que j’ai eues : le bluegrass, la musique cajun, les jams que j’ai eus avec plein de monde dans les dernières années… On dirait que mon côté plus classique rock/Motörhead est sorti en même temps. Ça ressemble plus à ce qu’on est live à c’t’heure.

LR : Y a-t-il une chanson que vous avez vraiment à cœur?

LL : Hum, je dirais peut-être le single qu’on a releasé [sorti], « You Look Like Trouble (But I Guess I do Too) ». C’est la première toune que j’ai écrite en anglais depuis des années. J’étais en résidence pis j’écrivais anything [n’importe quoi] qui me passait par la tête, ça l’a sorti en anglais pis j’y ai pas pensé. Pis ça l’a kickstarté [déclenché] la patente.

LR : Il faut admettre que l’album a été écrit dans une situation différente. Vous êtes passée de Rosaireville à disque platine en si peu de temps. Comment est- ce que cette renommée affecte le processus de création?

LL : Ben j’y pense pas vraiment comme ça. Right now [présentement], j’ai quatre nouvelles tounes ; pas de ligne directrice. Moi, je me mets de la pression parce que je suis perfectionniste et j’ai le goût de me kicker [frapper] dans le cul. Mais c’est go with the flow, j’y pense pas trop trop. Faut pas se stresser out. Quand l’album sort, après tu n’as plus de contrôle. Après, si le monde embarque, tant mieux.

À ne pas manquer : Lisa LeBlanc, The Steamerset Kristine St-Pierre, le jeudi 13 novembre, au Ritual Nightclub. Les billets sont toujours en vente à 15 $.

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