
uOTalent : quand l’ingéniosité uottavienne prend son envol
Crédit visuel : Hidaya Tchassanti — Directrice artistique
Article rédigé par Hai Huong Lê Vu — Journaliste
L’événement uOTalent, présenté par CHUO 89,1 FM en partenariat avec l’Université d’Ottawa (U d’O), est une initiative visant à valoriser les talents des étudiant.e.s, y compris ceux des francophones et francophiles. La grande finale de l’événement, qui accueillera sur scène 12 finalistes, se déroulera le 20 mars prochain au Centre Universitaire UCU.
Une opportunité de faire germer ses rêves
Abhi Shrestha, coordinateur de marketing et de ventes chez CHUO 89,1 FM, avance que l’événement uOTalent se veut avant tout une initiative collaborative : il s’agit d’une scène ouverte à tou.te.s les étudiant.e.s de l’U d’O qui désirent partager leurs aptitudes artistiques. Cette année, Shrestha indique que l’équipe organisatrice a reçu 30 soumissions lors des auditions.
Il s’agit d’une plateforme précieuse pour de nombreux.ses étudiant.e.s qui cherchent « le bon débouché », commente le coordinateur de marketing et de ventes. L’idée d’uOTalent, poursuit-il, est d’offrir aux jeunes talents l’opportunité de travailler avec des professionnel.le.s pour explorer où pourrait mener une carrière dans cette direction.
Maxemilienne Ambre Bassek Kindom, coordonnatrice de la programmation des événements et des activités du département des Affaires étudiantes à l’U d’O, partage une perspective similaire. Elle considère d’ailleurs uOTalent comme étant une occasion pour l’entièreté de la population uottavienne de valoriser et de célébrer les talents retrouvés à l’Université.
Diversité artistique
Si uOTalent existe depuis 2020, c’est la toute première édition en présentiel, ce qui a suscité l’enthousiasme d’un large éventail d’étudiant.e.s provenant de divers programmes universitaires, constate Shrestha. Ce dernier confie que ceux et celles qui ont auditionné proviennent de domaines variés, comme la finance et le droit. De même, il témoigne de la grande diversité d’arts dans les auditions, allant du chant et de la danse à la poésie slam et aux ballades musicales.
Marie-Ève Demets, étudiante en première année de droit civil, et Pohieltcha Serge Erwan N’Guessan, étudiant international en finance à Telfer, ont saisi cette opportunité de performer pour uOTalent. Pour leur audition, les deux étudiant.e.s ont choisi d’interpréter, respectivement, une chanson de La Petite Sirène et une composition originale de rap francophone. Ces performances leur ont permis d’accéder à la finale.
Demets et N’Guessan expliquent avoir découvert uOTalent via Instagram et s’être demandé : « pourquoi ne pas tenter l’expérience ? ». L’affiche de promotion d’uOTalent, que l’étudiante en droit civil voyait régulièrement, l’a encouragée à franchir le pas : « Chaque jour, je voyais l’affiche, puis je la contournais en pensant : “Il faudrait vraiment que je m’inscrive” ». La nouvelle de sa sélection pour la finale a été une joyeuse surprise pour elle.
Touchée par sa qualification, Demets s’interroge sur son parcours : comment elle, qui n’étudie pas en musique et qui n’avait auparavant qu’une seule expérience sur scène, a-t-elle pu arriver à ce stade ? Elle confie avoir longtemps manqué de confiance en sa voix, se comparant à sa sœur. Sa participation à uOTalent est donc déjà une victoire personnelle pour elle, partage l’étudiante en droit civil.
Pour sa performance finale, Demets compte s’immerger pleinement dans son rôle, tirant parti de son intérêt pour le théâtre musical. Elle prévoit une performance très différente de son audition : « J’ai une idée de mise en scène avec le décor et je vais interpréter la version complète de ma chanson, et non plus un extrait de 60 secondes, comme lors de mon audition. »
Hommage au Mois de la Francophonie
Les organisateur.ice.s de uOTalent accordent une grande importance à la francophonie. Cette année, trois prix sont en jeu : celui du choix des juges, celui de la meilleure performance francophone et le prix du public.
Kindom précise que l’offre du prix de la meilleure performance francophone s’inscrit dans le Mois de la Francophonie. Pourtant, bien que la date de la finale, soit le 20 mars, coïncide avec la Journée internationale de la Francophonie, Kindom assure qu’il s’agit d’une « pure coïncidence ».
Les critères d’éligibilité pour le prix de la meilleure performance francophone ont été conçus pour être inclusifs, explique Kindom : il suffit que les participant.e.s « parlent français ou utilisent le français à un moment durant leur performance ». Cela peut se manifester sous diverses formes : chant, discours, ou même dessin. L’objectif est d’encourager la créativité tout en mettant en valeur la richesse de la langue et des cultures francophones et francophiles, ajoute-t-elle.
Le prix pour la meilleure performance en français a influencé la décision de Demets à auditionner. Elle partage qu’elle connaissait déjà des chansons en français par cœur, ce qui facilitait sa préparation. « Ma première langue, c’est le français. Comme un prix en français était offert, je me suis dit que ça me donnerait une chance de plus », précise-t-elle.
Kindom termine en soulignant l’importance de ce prix dans un contexte où les compétitions de talents, comme Canada’s Got Talent, sont majoritairement anglophones. Elle espère que cette initiative incitera davantage les étudiant.e.s francophones et francophiles à participer.