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Une semaine haute en couleurs

– Par Émilie Deschamps – 

La semaine dernière avait lieu la Semaine de la fierté sur le campus, organisée par le Centre de la fierté de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa. Cet évènement veut à la fois créer un sentiment de communauté pour les allosexuels et sensibiliser ceux qui auraient certains préjugés sur la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle, transexuelle, transgenre et queers (LGBTTQ).

Pourquoi une semaine de la fierté?

Selon Brad Lafortune, coordinateur du Centre de la fierté, cette semaine est importante car la communauté LGBTTQ fait encore face à de nombreux défis: « Il y a toujours des cas d’homophobie et de transphobie. Il y a un manque de toilettes non discriminatoires pour les étudiants qui ne s’associent pas aux genres hommes et femmes. Il y a aussi l’hétérosexisme, c’est-à-dire le fait de prendre pour acquis que les gens sont hétérosexuels. Demander automatiquement aux gars s’ils ont une blonde ou aux filles si elles ont un chum serait un exemple d’hétérosexisme. Ça crée un environnement plus difficile pour les homosexuels ou les queers. »

Durant la semaine, les étudiants ont pu participer à l’événement Une fille et cinq queers et ainsi leur poser des questions. « C’est une opportunité pour les gens de demander des choses qu’ils ont toujours voulu savoir, mais qui n’ont jamais eu la chance de faire. Et toutes les demandes sont anonymes donc c’est génial », explique M. Lafortune au sujet de cette soirée.

Lier la lutte au terrorisme et le mariage gai

Pour le volet plus éducatif de la semaine, Patrizia Gentile et Gary Kinsman ont présenté une conférence inspirée de leur livre publié en 2009, The Canadian War on Queers (La guerre canadienne contre les queers). Les conférenciers ont notamment rappelé qu’entre 1950 et 1990, les homosexuels étaient considérés comme une menace pour la sécurité, ce qui a amené la Gendarmerie royale du Canada à enquêter sur eux. Survolant l’histoire de l’activisme homosexuel, les auteurs ont notamment traité de l’Opération Savon, menée dans des saunas gais à Toronto en 1981. Cette opération a eu pour résultat l’arrestation de plus de 300 personnes; c’était alors la plus vaste arrestation depuis l’imposition de la Loi sur les mesures de guerre, en 1970.

Mme Gentile a conclu en affirmant que selon elle, ce n’est pas une coïncidence si plusieurs pays modifient leurs lois pour permettre le mariage homosexuel, dans le contexte de la guerre au terrorisme. Il s’agirait, selon elle, d’une stratégie pour rallier les homosexuels, auparavant considérés comme une menace à la cause de la sécurité nationale, afin de lutter contre la menace plus grande que représenterait le terrorisme. « Ça ne peut pas être une coïncidence », a répété Mme Gentile à quelques reprises.

Parmi les nombreux ateliers, il y a également eu une présentation sur la femphobie par Kim Crosby, fondatrice du blogue Queer, Gifted and Black (Queer, talentueuse et noire) et employée chez The People Project, une initiative qui vise à créer des espaces de discussion sécuritaires, en ligne, pour toutes sortes de groupes. La femphobie serait « la peur, pour un homme ou une femme, d’être féminin à cause du stigma selon lequel les personnes féminines sont inférieures », explique M. Lafortune. Il ajoute que le but du Centre est évidemment de combattre cette phobie.

Une semaine pour s’amuser

Mercredi soir, le Terminus de l’Université était plein à craquer pour le spectacle de drag queen, où des étudiants étaient invités à changer de genre pour une soirée, afin d’obtenir le titre de Miss Fierté 2013 sur le campus. Ensuite, les spectateurs ont eu la chance d’assister aux numéros des gagnants des années précédentes.

Selon Brad Lafortune, l’objectif des évènements était aussi de permettre aux étudiants de se divertir en période de stress en participant à des jeux d’adresses, des parties de ballon chasseur et à la fête de clôture. Pour plusieurs activités, des prix étaient offerts par « des organisations qui sont sensibles aux enjeux des LGBTTQ et qui sont alliées avec la communauté », ajoute-t-il.

« On veut créer nos évènements pour les LGBTTQ, mais on veut surtout ouvrir nos portes à tout le monde. Le Centre de la fierté et nos évènements ne sont pas que pour les gens qui s’identifient à la communauté », conclut M. Lafortune.

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