– Par Léa Papineau-Robichaud –
Il est 6 h du matin. Après près de 24 heures de route, d’avion et d’attente dans les aéroports, j’arrive enfin à destination: La Paz en Bolivie. C’est avec le cœur palpitant que je sors de l’avion. Palpitant, pas à cause de l’excitation, détrompez-vous, mais plutôt en raison de l’altitude. Et oui, l’aéroport de La Paz est situé à 4060 m d’altitude; pour vous donner une idée, c’est environ la moitié du Mont Everest. Pas évident pour une petite Québécoise d’atterrir aussi haut au-dessus du niveau de la mer!
Bon, vous vous demandez sûrement où je veux en venir avec tout cela. Et bien, j’aimerais simplement partager avec vous l’expérience que je vis présentement dans un pays où tout mouvement devient du sport. C’est difficile à imaginer, mais chaque mouvement du quotidien devient épuisant: se brosser les dents essouffle, marcher dix minutes donne l’impression d’avoir couru 5 km, attacher nos souliers étourdit, etc.
Pouvez-vous croire que le but ultime de mon voyage était d’aller construire, avec un groupe de 23 Gatinois, une porcherie et une salle de couture dans un quartier pauvre de Potosi, la ville la plus haute au monde? J’avais bien de la difficulté à le croire lors de mes premiers jours au pays des lamas. Pourtant, après trois jours d’acclimatation dans des villes à moins de 4000 m d’altitude, nous avons pris les pioches et les pelles et nous sommes allés nous époumoner sur les chantiers de construction situés à environ 4200 m du niveau de la mer. L’ego a pris tout un coup lorsque j’ai vu les femmes travailler sans relâche malgré le soleil fort et l’altitude, parfois même avec un bébé sur le dos. De mon côté, je devais prendre une pause presque aux cinq minutes pour souffler un peu, et souvent je ne pouvais même pas faire le même travail qu’elles, tellement l’énergie et l’oxygène me manquaient. Malgré la lenteur des Canadiens, les deux constructions ont bien avancées et sont aujourd’hui presque finies.
La morale de cette histoire: il faut une équipe diversifiée pour réussir à remporter quelques victoires. Suffit de collaborer.