– Par Myriam Bourdeau-Potvin –
Jeudi soir dernier, Catherine Major était de passage en Outaouais pour la troisième fois en trois mois, à la salle Jean-Després. Elle en a fait voir de toutes les couleurs à son auditoire.
La salle était frénétique avant l’extinction des lumières de la salle Jean-Després, le jeudi 27 septembre dernier. Catherine Major, auteur-compositeur-interprète, venait offrir sa voix à ceux qui s’étaient déplacés pour la voir autant que « pour les six milliards de solitudes que nous sommes ».
Après des études en piano classique et en musique populaire pour piano jazz, l’artiste a conquis le cœur du Québec dès ses débuts en 2004. On la découvre avec son premier album, Par-dessus bord. Puis, Rose Sang, son deuxième album paru en 2008, a raflé quelques nominations dans diverses catégories ainsi qu’un Félix pour sa réalisation. Enfin, Le désert des solitudes, son plus récent album, est sorti en octobre 2011.
La prochaine étape pour la chanteuse est « de continuer à bâtir [ma carrière] tranquillement mais solidement. À long terme, j’aimerais idéalement qu’elle s’étende sur ma vie au complet! Pour ce, je me dois d’essayer de donner, chaque fois, le meilleur de moi », explique l’artiste.
Elle se décrit comme une personne passionnée et intense : on le comprend très vite en la voyant sur scène. Elle ouvre le bal avec Ma voix, qui établie en partant la sveltesse et l’excellente maîtrise qu’elle a de ses instruments. Tantôt assise, tantôt debout devant son majestueux piano à queue, elle se tortille en gardant la cadence et le sourire. Elle se laisse posséder par ses chansons, une par une. On est transporté à travers elle dans des vagues de triste nostalgie, d’amour éphémère ou d’énergie contagieuse. Tour à tour, on veut pleurer ou taper des mains. Tout au long du spectacle, l’expressive Catherine Major noue des liens remplis de clins d’œil avec son public. On sent également que les musiciens qui l’accompagnent sont sur la même longueur d’onde qu’elle : « Avant le spectacle, j’ai un peu comme un cri de ralliement avec mes musiciens et mon équipe. C’est pour centrer notre énergie et pour nous réunir avant de monter sur scène », explique-t-elle.
Juste avant l’entracte, elle offre à son public déjà ému par tant de beauté un magnifique morceau de Chopin. S’il restait des indécis dans la salle quant à sa connaissance de la musique, leurs doutes se dissipent instantanément. Ses musiciens quittent la scène et la laisse, endiablée, faire don de son hallucinant solo.
Elle nous offre en deuxième partie un morceau composé dans le cadre de l’émission Voix humaines, diffusé en 2011 sur ArtTV. Le concept de l’émission était de jumeler un artiste avec une personne d’un contexte complètement différent : ainsi est né la poignante Un blanc sur ma mémoire, qui fait honneur à une rescapée du tremblement de terre survenu en Haïti. Elle termine le spectacle seule sur scène, après un rappel de la foule.
Catherine Major est en tournée jusqu’en décembre 2013 pour la promotion de son dernier album. Plusieurs spectacles sont déjà organisés partout au Québec, autant dans des métropoles que dans les plus petits villages. Il va donc falloir patienter jusqu’en 2014 avant d’espérer un quatrième album.