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Une autre semaine, un autre communiqué

29 octobre 2018

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Par Mathieu Tovar-Poitras – Rédacteur en chef

 

Les allégations de fraude qui ont frappé la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) ont suscité une réaction en chaîne à tous les niveaux de la communauté uottavienne. Le chapitre le plus récent ? Une lettre co-signée par un comité formé de représentants étudiants au Bureau des gouverneurs (BdG) et au Sénat de l’Université d’Ottawa (U d’O).

 

« Cette lettre est en appui de la décision de l’Université d’envoyer un avis de résiliation du contrat entre elle et la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), à compter du 24 décembre 2018. »

Lettre du comité des représentants étudiants du BdG et du Sénat

 

Le message a le bénéfice d’être clair. C’est ce que les cosignataires qualifient « d’un manque de réponse de la part des membres de l’exécutif de la FÉUO et du Conseil d’administration en ce qui concerne les allégations de fraude » qui a mené à la rédaction de ce document. Jamie Ghossein, représentant étudiant du BdG, explique que le comité a été organisé dans le but d’avoir un plus grand impact. « La lettre est venue à être rédigée après que [le comité] ait noté une inquiétude grandissante chez les étudiants », explique la représentante de la Faculté des sciences de la santé au Sénat, Emily Prieur.

 

Enjeux fatidiques

La lettre soulève plusieurs enjeux qui ont mené à une remise en question chez le comité de l’adéquation de la réponse de la FÉUO. Un membre de l’exécutif a participé au choix de la firme de vérification ainsi qu’à l’étendue de son enquête, en plus d’être « le principal point de contact entre l’Université et la FÉUO ». À cela s’ajoute le fait que cette vérification « ne comprenne pas des éléments comme les dépenses des membres de l’exécutif ». Le comité a souligné la contestabilité de ce choix, et de celui voulant que les résultats de cette enquête ne soient pas utilisés pour « poursuivre une partie ou un individu », et stipule que « cela démontre un manque d’intérêt de la part du Conseil d’administration de garder les exécutifs responsables ».

La non-révocation du pouvoir de signature de deux individus nommés dans les allégations, que l’une de ces personnes – membre de l’exécutif – siège au comité constitutionnel et que Vanessa Dorimain – directrice exécutive et nommée dans les allégations – ait présidé la réunion du CA où était déposée une motion de suspension à son égard, sont d’autres éléments soulevés par le comité.

 

« Ces exécutifs et membres du personnel ne se sont volontairement récusés de leurs fonctions qu’après avoir reçu l’avis de résiliation. »

Lettre du comité des représentants étudiants du BdG et du Sénat

 

C’est donc en raison du fait « que les [membres de l’]exécutif et le Conseil d’administration de la FÉUO n'[aient] pas répondu adéquatement aux allégations », du « mécontentement » général, ainsi « que des plaintes officielles de harcèlement et de mauvaise gestion [qui ont] été déposées par des employés de la FÉUO à l’Université », que le comité soutient, à la lumière de ces informations, l’envoi de l’avis de résiliation par l’U d’O.

Ghossein explique que « des membres du comité ont rencontré des représentants et des employés de la FÉUO, incluant ceux impliqués dans les allégations, avant la rédaction de la lettre ». Toutefois, l’écriture de la lettre n’a pas inclus de « consultation auprès de la FÉUO ni l’administration de l’Université pour être le plus impartiale possible », précise Prieur.

 

« Bien que nous trouvions les mesures prises par la FÉUO lors de la récente réunion du Conseil d’administration rassurantes, nous reconnaissons que ces mesures ont été prises en dépit de l’avis récent de résiliation de l’entente entre l’Université d’Ottawa et la FÉUO. »

Lettre du comité des représentants étudiants du BdG et du Sénat

 

Isabelle Mailloux-Pulkinghorn, gestionnaire par intérim des relations avec les médias de l’U d’O, a confirmé la réception de la lettre par l’administration. De son côté, la FÉUO n’a pas fait suite aux multiples demandes de La Rotonde.

 

Maintenir une représentation étudiante

Les cosignataires sont clairs : il faut conserver la représentation étudiante, que ce soit avec une FÉUO conforme ou une nouvelle association étudiante pour le corps estudiantin au premier cycle. Toutefois, selon eux, il faudrait éviter l’instauration d’une période sans représentation étudiante pour éviter un impact majeur sur les étudiant.e.s.

 

« En fin de compte, aucun compromis ne devrait être fait lorsque les allégations de fraude, de harcèlement et de mauvaise gestion ne font pas l’objet de réponses adéquates. »

Lettre du comité des représentants étudiants du BdG et du Sénat

 

La lettre inclut ensuite quatre conditions pour que le comité appuie un syndicat étudiant demandant une reconnaissance officielle. La constitution d’une telle organisation ne devra être modifiable que par l’entremise d’un vote majoritaire au courant d’une assemblée générale annuelle. Les élections de l’organisation « [devront être] tenues par un tiers ». Celle-ci devra se prémunir de « mesures strictes de responsabilité financière » et devra respecter les principes de transparence et de responsabilité à l’égard de ses membres.

Mailloux-Pulkinghorn réitère la position de l’Université qu’« [u]ne nouvelle association étudiante pourrait être constituée, et l’Université encourage les étudiants à entreprendre des démarches en ce sens ».

Ghossein et Prieur confirment tous deux que le comité n’a pas encore été approché, que ce soit par une nouvelle association étudiante ou la FÉUO elle-même. Par contre, Ghossein révèle avoir été approché personnellement « par un groupe qui désire faire une proposition à l’Université pour être reconnu comme le prochain gouvernement étudiant » et dont la constitution « satisfait plusieurs conditions mentionnées dans la lettre ».

Peu importe l’issue des négociations entre l’U d’O et la FÉUO, le comité suggère fortement que la Fédération soit tout de même une option lors du vote qui déterminera qui sera chargé de la représentation étudiante.

Le vote en ligne est aussi recommandé par les cosignataires. On recommande aussi dans la lettre que l’U d’O « [participe] également à la première élection des membres du conseil d’administration et des membres de l’exécutif ». Cela représentera ensuite la fin de la présence de l’administration dans le processus électoral du syndicat étudiant.

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