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Arts et culture

Un âge de rébellion, de rejet et d’exploration…

24 février 2014

-Par Fanta Ly et Sara Ghalia –

… voilà comment Michel Ouellette dépeint l’adolescence dans sa pièce La Fille d’argile. D’abord et avant tout en période de transition, Lili, jeune adolescente, veut briser le moule de petite écolière en jupe écossaise. Elle se surnomme Lili la guillotine et se joint à un gang néonazi . Un soir, elle servira d’appât lors d’un meurtre orchestré par son gang. Se croyant coupable, elle se refuge dans l’atelier de sculpture de son père et de là commence une longue dispute entre père et fille, qui s’étaient longtemps perdus de vue – dans les sens littéral et non-littéral de l’expression.
Quand on y pense, c’est souvent épineux de décrire l’adolescence, car chacun la vit différemment. C’est assez évident comme idée. On se cherche une identité, une définition de soi avec laquelle il sera possible de dessiner un semblant de plan pour l’avenir. Ceux qui ont passé cette période peuvent la définir comme une tumultueuse montagne russe d’émotions. Les bêtises faites – qui font naturellement partie de tout ce processus d’identité – sont souvent expliquées par la liberté – ou par le trop de liberté offerte aux jeunes. Ce laissez aller est pour Lili indirectement inculpé à son père, trop souvent absent, incapable d’observer les changements chez sa fille. Une fille qui va jusqu’à lui demander de devenir son propre juge et bourreau, et de la punir pour ses erreurs. Se suivent aussi plusieurs scènes macabres dans lesquelles la fille bat son père, pour ensuite reconnaitre que ce n’est pas lui l’objet de sa haine, mais plutôt elle-même.
L’adolescence déchaînée du théâtre et du cinéma existe-t-elle réellement? Sans doute. Est-ce la norme? Absolument pas. L’Art se réjouit de chercher au plus profond d’une société – ici les adolescents – et d’en prendre l’extrême pour la présenter de façon dramatique au reste du monde. Le théâtre perdrait de son éclat s’il se contentait de présenter l’adolescence typique, celle qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie, mais dont les plus grands « délits » sont plus souvent de boire avant l’âge légal et de fumer plus que de simples cigarettes que de joindre des gangs de rue et de participer au meurtre d’un Chinois. Je dis bien « Chinois » car durant la pièce, Lili ne cesse d’utiliser ce mot pour présenter la victime, pour rappeler qu’il s’agissait bien d’un acte de racisme et de violence haineuse.
Ces personnages adolescents qu’on trouve dans plusieurs pièces et films servent peut-être à une dramatisation de la jeunesse qui n’est pas si nécessaire et qui finit par modeler une image de désespoir à une période de la vie qui a souvent été représentée comme la dernière bulle de liberté avant l’âge adulte et les responsabilités…

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