Arts et culture
Par Myriam Bourdeau-Potvin
VERNISSAGE
Ancien.ne.s étudiant.e.s, membres de l’organisation, famille et ami.e.s composaient la foule présente à l’Axenéo7 le mardi 4 octobre pour profiter du vernissage de François Chalifour. L’ancien membre du conseil d’administration de la galerie et enseignant au cégep en art plastique ne manquait pas d’invités lors de l’événement qui présentait le résultat de son travail acharné. À la manière d’Ulysse chez Calypso, l’ambiance festive s’est éternisée jusqu’à tard dans la soirée.
L’artiste visuel bien connu de la région célébrait dans un lieu qui lui était familier et présentait un thème qui lui était cher : « Cette exposition fait évidemment référence au voyage d’Ulysse. » Même s’il connaissait bien le lieu d’exposition, il s’est tout de même senti personnellement interpellé par « l’appel de dossier de l’Axenéo7 [qui] privilégiait trois axes principaux : le vêtement, puisque c’est thématique de l’année […], l’architecture, puisque la filature d’Axenéo 7 a une architecture exceptionnelle qui date de la fin du XIXe siècle […] et enfin l’histoire d’Axenéo7. C’est comme si on avait créé l’appel de dossier pour moi! »
Megaron
Dans la première salle on retrouve les chapiteaux corinthiens, six toiles qui semblent tourner d’elles-mêmes… ou ne serait-ce qu’une grande toile divisée en six parties? Chaque portion parcours la salle dans un mouvement circulaire qui pourrait faire de l’oeuvre un grand cercle. Lorsque questionné sur la signification de ces formes géométriques, Chalifour explique s’être inspiré de l’architecture des lieux : « J’ai toujours admiré les consoles que l’on trouve au bout des colonnes; elles me sont toujours apparues comme des choses absolument magnifiques et c’est pour ça que j’ai conçu la salle des chapiteaux. »
Pelagos
« La deuxième salle évoque beaucoup plus directement les voyages d’Ulysse. D’un côté, on a les muses, c’est-à-dire tous les personnages féminins qu’Ulysse a rencontré, puisqu’il n’y a pas eu que du mauvais temps dans ces dix années de pèlerinage! Par contre, sur le mur opposé, on peut trouver la force contraire des sirènes; ces personnages qui entraînent les marins à la mort », explique l’artiste. La pièce met en évidence les dissemblances entre les muses, habillées de légères draperies, et les sirènes, puissances aquatiques sur toiles ondulées. Malgré la division physique entre les inspiratrices et les tentatrices, on sent qu’elles ne sont pas dans la même pièce par hasard. « Il y a toujours un risque, dans le voyage », rappelle Chalifour.
Oïkos
La dernière pièce offre un contraste dramatique à sa précédente. L’éclairage est plus tamisée et les murs sont ornés de tableaux sombres : Pénélope et Linceul. Limbes, obscurité et tranquillité se partagent l’atmosphère. Trois panneaux, composés de deux tableaux chacun, tous profondément noirs. En changeant de perspective, des silhouettes se dessinent à travers la noirceur de la toile. On devine le mouvement. « La dernière salle est consacrée à l’image et au souvenir de Pénélope, [la femme d’Ulysse]. Quand on quitte un lieu, on quitte aussi souvent quelqu’un », conclut Chalifour.