
Exposition étudiante: Turning Tides, quand l’art contemporain initie le dialogue entre l’humain et la nature
Par Lissa Léger
Le cours de quatrième année « Curating for Contemporary Art », offert par le département d’Arts visuels, offre la possibilité aux étudiant.e.s de se mettre au défi en organisant une exposition d’art. Dans le cadre du cours, la professeure Celina Jeffrey a divisé ses étudiants en quatre groupes et leur a imposé une thématique, ainsi qu’un lieu. Pour un des groupes, leur terrain de jeu se trouvait à la Galerie 115 et il devait traiter d’eau. Retour sur le vernissage du 3 décembre dernier.
Suite à un appel de candidatures ouvert aux étudiants et à la communauté, les sept conservatrices ont arrêté leur choix sur huit œuvres de huit artistes. Plutôt que de stagner en surface, l’exposition submerge les visiteurs dans un dialogue intérieur en lien avec l’élément. Pour plaire au grand public, les conservatrices ont avancé l’idée de l’eau comme ressource écologique et culturelle fondamentale.
Comment l’eau peut être une ressource culturelle? Chanelle Lalonde, étudiante et conservatrice de l’exposition explique que « certains artistes ont contesté cette déclaration tandis que d’autres étaient d’accord. Initialement, nous avons considéré l’eau comme ressource culturelle parce qu’elle fait partie de notre quotidien. L’utilisation de l’eau varie d’une culture à l’autre, son côté rituel est changeant. »
Pour l’artiste François Cambe, originaire du sud de la France et établi à Ottawa depuis un an, l’eau est « une ressource naturelle ». L’installation de Cambe, Cascade Pattern, était la seule œuvre qui abordait le sujet de l’eau sans l’inclure directement dans l’œuvre. Cambe utilise des matières recyclables dans son travail artistique, ce qui le distingue du lot. C’est la première étude explorant le sujet que Cambe entreprend, avec une cascade de tissus multicolores fabriqués industriellement. Les sept autres artistes ont tous inclus l’élément dans leur travail, soit en photo, par projection ou en exposant l’eau elle-même. François Cambe a voulu miser sur les concepts bien connus : « Si je vous dis : ‘Ne pensez pas à une pomme.’ Qu’est-ce vous allez avoir dans la tête? C’est cet effet que je souhaite mettre en place, appeler ‘cascade’ un élément qui n’a pas d’eau nous renvoie justement à notre conception de l’eau. »
À l’occasion, la Galerie 115 avait des airs de grande galerie d’art dans son esthétisme et sa disposition. Les conservatrices de l’exposition peuvent être fières d’avoir mis sur pied une exposition intelligente qui a rassemblé des artistes de la communauté étudiante et de celle d’Ottawa. Vous pouvez apprécier l’exposition Turning Tides jusqu’au 8 décembre à la Galerie 115, 100 rue Laurier.