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Trouver où se loger sans se casser la tête

25 février 2019

 

Par Miléna Frachebois, journaliste

Chaque année, des étudiant.e.s en résidence se plaignent, d’autres veulent trouver des logements moins dispendieux… Différents types d’étudiant.e.s sont perdus dans la jungle du logement. Qu’ils soient insatisfaits, économes ou angoissés, les logements les concernent tous à un moment ou un autre. La Rotonde met donc de l’ordre dans la savane du logement.

 Un service à revoir ? Trop cher ? Ottawa, une ville où les logements manquent ? Quelques conseils pour les perdus.

Un service défaillant

Le service du logement de l’Université compte une capacité d’accueil de près de 5 000 étudiant.e.s avec ses 11 résidences. Ce service n’est pas irréprochable aux yeux des nombreux étudiant.e.s qui en ont fait l’expérience. Michelle Jacques, étudiante à l’Université, constate que « l’expérience en résidence ne vaut pas la peine, surtout pour le prix que l’on paie » ; elle qui a vécu à la résidence Rideau en première année et à Hyman Soloway en deuxième année. Jacques se plaint de l’implication des conseillers communautaires, mais aussi de la propreté, du maintien des résidences et du manque de communication entre les membres de l’organisation. Les machines à laver, qui ne sont pas comprises dans le prix, ne fonctionneraient que la moitié du temps selon l’étudiante. Cette dernière regrette avoir choisi la résidence en première année maintenant qu’elle débourse que 650 $ mensuellement pour son appartement tout compris. « La seule raison pour aller en résidence est pour rencontrer des gens », précise l’étudiante.

Michelle Jacques n’est pas la seule à se plaindre de son expérience résidentielle. Julie(*nom fictif) qui n’est pas satisfaite du service en résidence, elle-même travaillant pour l’Association des résident.e.s. Après avoir eu plusieurs problèmes récurrents avec sa colocataire à la résidence 90U qui pouvait la mettre en danger, elle a demandé à changer de chambre. Au sujet des options qui lui sont offertes pour le changement de chambre, l’étudiante se plaint, considérant qu’elle paie déjà cher pour la résidence.  Le service qui s’occupe de sa résidence ne peut pas changer sa colocataire de chambre et Julie doit opter pour des résidences loin d’être comparables au luxe des 9 000 $ qu’elle débourse pour 8 mois. Elle ne compte pas retourner en résidence l’année prochaine.

Des prix au-dessus de la moyenne

L’expérience des résidences universitaires… On serait prêt à mettre n’importe quel prix pour pouvoir le vivre et faire de nouvelles rencontres, non ? Ce n’est peut-être pas le cas pour tout le monde.

Bien que les résidences soient très pratiques pour les nouveaux étudiant.e.s, leurs prix pèsent dans les factures universitaires. Si on regarde de plus près les tarifs des 11 résidences offertes par l’Université, les prix de base se situent à 6 401$ et triplent jusqu’à atteindre 18 677$ pour les résidences les plus luxueuses.

Il faut tout de même prendre en compte qu’il y a des contrats de 8 mois et de 12 mois pour bien voir la différence. En divisant alors par le nombre de mois, une chambre traditionnelle double avec salle de bain commune coûte 800$ par mois. Si vous optez pour le style appartement, il vous faudra obligatoirement signer un contrat de 12 mois, à hauteur de 970$ par mois pour un 4 chambres, avec salle de bain privée. Quoi qu’il en soit, le minimum à débourser sera de 800$ pour vous offrir vos fantasmes universitaires. De quoi effrayer les futurs étudiant.e.s qui ne peuvent se permettre de telles dépenses.

De plus, si vous souhaitez habiter dans une résidence traditionnelle, ou à la résidence 90U, les résidences les plus populaires, vous serez obligé.e prendre un forfait alimentaire pour toute l’année. Pour un forfait alimentaire de 5 jours, vous devrez débourser la modique somme de 4 480$ pour une période de huit mois. Si vous comptez visiter la Salle à manger les 7 jours de la semaine, prévoyez 5 180$ pour la même période de temps.

En appartement ?

Pour cette raison, Catherine Bourassa, étudiante en première année en communication et sociologie, a décidé de louer hors campus. Elle a opté pour le Vieux-Hull à Gatineau il y a un mois, lorsqu’elle a commencé l’université. Elle a fait cette décision de vivre hors campus car selon elle « le prix d’un loyer à Ottawa est beaucoup plus cher que celui à Gatineau. À Ottawa, c’est environ 300$ de plus que ce que je paie chaque mois ». Catherine aurait aimé être en résidence pour l’expérience mais pense que cela est beaucoup trop dispendieux pour la qualité de vie. C’est ce que croit la majorité des étudiant.e.s interrogé.e.s.

La chasse à l’appart’

Le mois dernier, n’importe quel internaute a pu remarquer l’afflux d’annonces déposées sur Kijiji, Facebook et autres sites similaires. L’année scolaire n’est pas terminée, mais le stress est présent pour de nombreux étudiants qui doivent quitter les résidences à la fin du mois d’avril.

La recherche n’est pourtant pas facile pour toutes les demandes : un 8 mois, un 12 mois, un meublé ou non ?  La chasse est ouverte et ne se clôturera qu’en septembre quand l’année scolaire suivante débutera.

Tout le monde cherche en même temps, et des secteurs sont prisés : la Côte-de-sable, le centre-ville, finalement tout ce qui se rapproche du campus. Mais les logements ne sont pas infinis, et les milliers d’étudiant.e.s n’habitant pas avec leurs parents doivent se loger.

Des alternatives sont prévues. L’Université d’Ottawa réserve notamment certaines de ses résidences aux étudiant.e.s de deuxième année, et d’autres résidences ou ensembles d’appartements voient le jour.

Le luxe ou rien

Un nouveau concept est arrivé à Ottawa récemment pour répondre aux besoins grandissants des étudiants en termes de logement : le service de logement de luxe. En quoi cela consiste-t-il ? Proposer des services de logement tout inclus en accord avec les besoins des étudiants. Cela leur permet aussi des extras pour pouvoir s’amuser en dehors de l’école : salle de sport, espace cinéma, consoles de jeu, etc. Après l’installation de 1eleven, une nouvelle résidence est en construction et va ouvrir prochainement : THÉO. La haute présence médiatique de cette ouverture laisse croire que la file d’attente y est interminable. Ce ne sont toutefois pas tous les budgets étudiants qui peuvent se permettre des prix pouvant aller jusqu’à 1 550 $ mensuellement pour un logement, qui équivaut au prix le plus élevé de la résidence luxueuse Annexe, située sur l’avenue Laurier.

Chasser à distance

Il arrive malheureusement pour de nombreux étudiants de ne pas trouver de logement avant d’arriver sur place et certains doivent même rester à l’hôtel le temps de trouver un endroit où vivre. Ce cas concerne notamment les étudiants internationaux qui ne peuvent trouver de logement car ils ne sont pas sur place et ne peuvent pas visiter. C’est le cas de Salma Choukaili, étudiante internationale de première année venant du Maroc. Cette dernière dit avoir payé plus de 1 000$ en hôtel avant de trouver un logement à Gatineau, donc assez loin du campus. Salma assure avoir entrepris les recherches à l’avance après ne pas avoir été prise en résidence.

Quant aux étudiants internationaux déjà installés ici, la tâche ne s’avère pas plus aisée. Ursula Johansson, étudiante internationale de l’Espagne, cherche un logement depuis maintenant décembre. Elle et ses deux amies internationales veulent louer un endroit près du campus mais peu d’annonces correspondent à leurs critères : un logement meublé, et pas très loin du campus idéalement, pour des étudiant.e.s encore peu habitué.e.s au froid canadien. Elle voudrait avoir aussi une chambre privée, mentionnant le fait que dans sa résidence actuelle, Ursula n’a pas sa propre chambre car son lit est dans le salon. Sa colocataire doit passer par sa « chambre » pour accéder à la sienne. C’est le cas pour de nombreux étudiant.e.s et bien que cela ajoute à la poésie de la détresse étudiante, ce n’est pas l’environnement d’études idéal. Johansson dit avoir trouvé quelques appartements en ligne qui « demandent de commencer à payer avant même que les cours commencent en septembre », ce qu’elle ne souhaite pas faire. Elle ajoute que la majorité des appartements répondant à ses critères ne sont pas meublés, et que très peu d’appartements répondent donc à ses priorités. Se sentir comme chez elle malgré le changement culturel tout en satisfaisant ses deux amies, voilà ce qui impose un stress à Johansson. Pour elle, sacrifier son critère de distance est non discutable en sachant que « les autobus sont souvent en retard et peu fiables ».

SOS rudiments du logement

Sachant à quel point cette recherche est une source de stress pour les étudiant.e.s, voici quelques conseils afin de mieux vous préparer à cette étape pénible, mais formatrice, du cursus universitaire.

Avant tout, il faut être d’accord avec le choix de la personne avec qui vous allez louer, et les attentes de chacun.e en termes de services et de prix pour éviter les problèmes pendant la colocation.

Rachel Purdy, étudiante de deuxième année en sciences infirmières, fournit son expérience pour établir des conseils sur la recherche de logement. Sa première recommandation : « Chaque année, les mentors régionaux vont avoir une présentation sur les différents endroits où vivre avec des trucs sur comment trouver des appartements. J’ai été aux présentations et j’ai trouvé que c’était vraiment utile ».

Premièrement, il faut s’y prendre à l’avance ! L’étudiante néo-brunswiquoise a notamment commencé à regarder les appartements en avril pour un bail qui commençait le 1er septembre. Elle est venue quelques jours en juillet pour visiter. Son conseil aux étudiants : « Pour ceux et celles qui veulent trouver un bail de logement qui commence en septembre, mon conseil est de contacter les lieux qui vous intéressent avant de partir pour l’été pour être mis sur une liste d’attente ». N’hésitez pas à aller voir sur Kijiji ou autres sites de location. Poster une annonce de recherche peut aussi vous être bénéfique car les loueurs aussi cherchent vos annonces.

De plus, il faut savoir être flexible sur ses critères et ne pas être fermé à d’autres opportunités. L’étudiante de deuxième année n’avait pas comme exigence d’être proche de l’Université. Finalement, elle a trouvé un logement près du pavillon Roger Guidon, où se situe le campus de médecine. En ce qui concerne les étudiants internationaux ou ceux qui habitent très loin, assurez-vous de trouver un appartement ou une maison déjà meublée, cela rendra la tâche plus facile pour vous et vous n’aurez pas à acheter des meubles que vous ne pourrez pas ramener chez vous. Pour éviter le stress, l’étudiante reste dans son appartement plusieurs années de suite car elle s’y sent bien.

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