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Trois questions pour comprendre : Le décret anti-migrants

6 février 2017

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Par Yasmine Mehdi – cheffe Actualités

Trois questions pour comprendre, avec Hélène Pellerin

  1. En quoi consiste ce décret?

Ce décret se titre Protecting the Nation from Foreign Terrorist Entry into the United States et vise à resserrer les règles relatives à l’entrée de ressortissants étrangers sur le territoire américain. Il comporte plusieurs sections, dont les principales sont une suspension de délivrance de visas aux ressortissants irakiens, iraniens, libyens, somaliens, soudanais, syriens ou yéménites, un embargo sur l’arrivée de tout réfugié syrien pour une période de 120 jours, et un maximum de 50 000 réfugiés admis aux États-Unis en 2017. Les autres mesures annoncées visent à resserrer les critères d’examen des demandes de visas pour toutes catégories de migrants, à compléter le système de surveillance biométrique des entrées et sorties du territoire, et à rendre publique la liste des étrangers reconnus coupables de crimes liés au terrorisme sur le sol américain.

  1. Pourquoi cibler ces sept pays?

L’administration actuelle évoque que ces sept pays étaient déjà inscrits dès 2016 (donc sous Obama) sur la liste des pays qui ne pourraient pas participer au programme de dispense de visas, en raison de la difficulté d’obtenir des renseignements fiables sur les individus souhaitant voyager aux États-Unis. Les critiques suggèrent que c’est plutôt un embargo sur les étrangers musulmans, et ils ont en grande partie raison. S’il est vrai que les pays musulmans ne sont pas tous visés, il n’en demeure pas moins que le décret vise, sans le dire explicitement, des individus qui pourraient représenter une menace à la sécurité nationale, être hostiles aux États-Unis ou s’opposer aux valeurs américaines. Dans ces derniers exemples, on peut y voir le ciblage de populations de confession musulmane.

  1.  Quels effets pourrait avoir le décret?

D’abord, la confusion dans l’application du décret se fait déjà sentir dans les aéroports du pays. Cette confusion va sans doute amener plusieurs étrangers à recourir à la fraude (faux passeports, fausses identités) afin de contourner les dispositions du décret. Ensuite, il y aura d’autres difficultés dans l’application du décret en raison des différents cas d’exception qui pourraient se présenter, et aussi en raison de la résistance que des corps de police et des villes souhaitent opposer. Enfin, ce décret pourrait créer un effet d’entrainement ailleurs dans le monde, en Australie par exemple, d’autant plus que les États-Unis vont s’attendre à ce que les pays avec qui ils ont des programmes de dispense de visas adoptent des règles tout aussi strictes en la matière.

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