Section : Actualités
Par : Yasmine Mehdi
Surtitre : Trois questions pour comprendre, avec professeur Jorge Lazo Cividanes
Titre : La crise vénézuélienne
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Saviez-vous que l’Université d’Ottawa compte plus de 1200 professeurs ? Chaque semaine, La Rotonde interroge un professeur sur un sujet d’actualité. L’occasion pour vous d’en apprendre davantage, et pourquoi pas, de briller dans les soupers de famille et autres lieux propices aux débats.
- Comment résumer l’histoire politique contemporaine du Venezuela ?
Le Venezuela était considéré comme un pays démocratique stable jusque dans les années 80, lorsque, comme dans plusieurs pays sud-américains, le modèle libéral a connu un déclin, causant une certaine instabilité. En 1992, le pays a connu deux tentatives de coup d’État. C’est à ce moment que le colonel et ancien prisonnier Hugo Chavez a fait son apparition politique. Il était connu pour son charisme, son nationalisme et son populisme, qui ont fini par le mener au pouvoir en 1998. Son régime s’est avéré particulièrement autoritaire, bien qu’il ait été aimé des Vénézuéliens. En 2013, Chavez est mort et depuis, son héritier Nicolàs Maduro est au pouvoir.
- Comment expliquer la crise actuelle ?
La disparition de Chavez a entrainé une crise, et c’est là où nous en sommes actuellement. Maduro a tenté de préserver l’ancien régime, mais c’est impossible, d’où la situation chaotique. La crise est multiple : politique, sociale, sécuritaire et économique. Il y a de la violence, de la criminalité, l’inflation explose, il y a une pénurie de nourriture, d’eau, de médicaments et les gens sont dans la rue pour demander un référendum révocatoire. Le problème économique vient du fait que le Venezuela dépend du prix du baril de pétrole. Le régime socialiste a également toujours eu des rapports tendus avec le secteur privé, ce qui a gravement dissuadé l’investissement étranger.
- À quoi peut-on s’attendre dans les prochains mois ?
Au moment où l’on se parle, le Venezuela n’est plus un pays démocratique, mais je crois que nous assistons à une transition démocratique. Je ne sais pas si on parle de jours, de semaines ou d’années, mais il est clair que le chavisme est mort et enterré. La plus grande question est de savoir si la transition se fera avec ou sans violence.