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Trois propositions pour changer les élections de la FÉUO

– Par Émilie Deschamps – 

Lors de la prochaine réunion du conseil de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), trois motions, qui pourraient changer le système électoral, seront présentées. Ces initiatives d’Ethan Plato, président de la FÉUO, sont appuyées par une majorité des présidents des corps fédérés.

Un système de vote préférentiel

La première motion propose que le système actuel de vote soit remplacé par un système préférentiel: les électeurs devraient numéroter les candidats par ordre de préférence. Le dernier candidat est ensuite éliminé et ses votes sont redistribués aux seconds candidats préférés. M. Plato explique que ce système est intéressant puisque, dans les courses à trois, le nombre de votes reçus par le dernier candidat est souvent suffisant pour combler l’écart entre le premier et le deuxième. Ce système pourrait ainsi modifier l’issue des votes. De plus, le président de la FÉUO ajoute que ce mode de scrutin enlève l’intérêt du vote stratégique et éliminerait le problème de la division du vote. M. Plato conclut en affirmant que cette façon de faire serait plus démocratique.

Il souligne toutefois que, pour les élections des directeurs du Conseil d’administration (CA), cela rallongerait énormément le processus de comptage, dû au grand nombre de candidats et de postes à combler. Cette motion serait celle qui aurait le plus de chances d’être acceptée par le CA selon Ethan Plato.

La Undergraduate English Student Association (UESA), qui représente les étudiants de premier cycle en anglais, est l’une des quelques associations qui s’est abstenue de voter sur cette proposition. « Mon exécutif ne se sentait pas confortable de voter sur cette motion par manque de connaissances et de temps puisque nous devions voter sur le sujet dans un délai de 10 jours », explique Marilyn Tourangeau, présidente de la UESA.

Garder l’exécutif hors de la campagne

Selon la deuxième motion qui sera proposée, « aucun membre de l’exécutif ne peut, sous aucun prétexte, appuyer ouvertement l’un(e) des candidat(e)s dans une élection ou participer à l’une des campagnes sauf si c’est la sienne. » Une des raisons invoquées pour présenter cette motion est l’influence importante des membres de l’exécutif sur le campus ainsi que les ressources auxquelles ils ont accès. De plus, M. Plato souligne que, comme certains membres de l’exécutif doivent côtoyer ou interagir avec le directeur général des élections — par exemple, pour approuver des dépenses électorales —, cette motion a pour but d’éviter toute apparence de conflit d’intérêt. « Si tout l’exécutif se retrouvait candidat ou appuyant un candidat, ce serait difficile [pour le directeur général des élections] de rester indépendant », mentionne-t-il.

Le président de la Fédération est toutefois conscient que cette motion pourrait être difficile à appliquer. « Par exemple, durant les dernières élections, je n’ai pas pris position mais des amis candidats m’ont demandé mon avis sur des questions électorales », explique-t-il, avant d’ajouter que « ce serait impossible pour les membres de l’exécutif de ne pas interagir avec des candidats. »

Pas de noms de partis sur les bulletins de vote

Finalement, il sera proposé au CA de clarifier la constitution en ce qui concerne les bulletins de vote, sur lesquels ne figureraient alors que les noms des candidats et non ceux de leurs partis ou affiliations.

« En ce moment, la section 4.7.2 de la constitution est ambiguë. Elle est ouverte à l’interprétation du directeur des élections. […] Et l’interprétation change beaucoup: cette année, on l’a vu, c’était très différent de l’an dernier, mais avec les mêmes règles », explique le président sortant.

L’objectif visé par cette motion serait d’éviter la création d’un système bipartite et de forcer les candidats à faire campagne en tant qu’individu plutôt que pour un parti. Un système bipartite pourrait, selon le président de la FÉUO, nuire à l’implication de nouveaux étudiants au sein de la politique universitaire. Il n’est toutefois pas contre le fait de permettre les affiliations puisque, « avoir des affiliations qui sont claires […], ça légitimise ce qui arrivait déjà. » M. Plato voit toutefois une distinction entre les affiliations et les partis: les premières auraient pour but d’annoncer publiquement les liens entre des candidats indépendants alors que les seconds feraient en sorte que les candidats s’effacent derrière le nom d’un parti et derrière un visuel unique.

« Certaines personnes disent que c’est plus facile pour ceux qui votent [d’avoir les noms des affiliations sur les bulletins de vote] mais, ce que j’ai vu, c’est des gens encourager les autres à voter, pas pour une personne, pas pour les idées d’une personne, mais pour le nom d’un parti politique. » La motion aurait ainsi pour but de réduire l’impact que peuvent avoir les partis, sans toutefois les éliminer.

L’Association des étudiants prédiplômés en sciences infirmières s’est abstenue de voter sur cette dernière motion. L’Association considérait qu’elle manquait d’information et de temps pour pouvoir se prononcer de façon éclairée sur la question.

M. Plato croit que les deux dernières motions seront plus difficiles à faire accepter par le CA puisqu’elles seraient plus « chargées politiquement ».

L’Association des étudiant(e)s en études des conflits et des droits humains (AÉCH) est la seule à avoir voté contre deux des motions, soit les deux dernières. L’Association a voté contre la première motion car elle « croit qu’aucun membre de la FÉUO, incluant les étudiants siégeant sur le comité exécutif de la FÉUO, ne devrait être restreint dans son droit à supporter ouvertement un candidat, à moins que la position qu’il occupe ne requière la neutralité, comme il est demandé aux membres du comité d’élection. » En ce qui concerne la dernière motion, l’AÉCH considère qu’elle s’oppose au droit de former des affiliations et croit que « cette motion ne peut être considérée, à moins qu’elle soit jointe en tandem avec l’interdiction des affiliations. »

Des motions inspirées par l’AÉÉPID

Les trois motions ont été inspirées par la constitution de l’Association étudiante des études politiques, internationales et en développement (AÉÉPID). « Simon Larrivée, le président de l’AÉÉPID, et moi, avons discuté ensemble de la manière de changer la façon dont la FÉUO fonctionne pour les élections et c’est comme ça que ça a commencé », explique M. Plato.

Finalement, M. Plato a souligné qu’un comité pourrait être créé pour l’année prochaine, afin de considérer la question des élections de façon plus large, au-delà de ces trois motions.

Ethan Plato, actuel président de la FÉUO. Crédit photo : Meghan Fitzpatrick.

 

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