Par Lissa Léger
Sur une qui scène rappelle l’architecture de la Nouvelle-Orléans, trois groupes se sont succédé jeudi soir dernier au Rainbow Bistro : Astrosymphonics, KC Roberts & The Live Revolution et Third Coast Kings. Ce petit bar au cœur du Marché By est depuis 30 ans un pilier incontournable de la communauté blues d’Ottawa. Toutefois, les airs groovy-funky-jazz de la soirée démontrent incontestablement qu’il offre maintenant une variété musicale sans parallèle.
Le groupe montréalais Astrosymphonics a lancé la soirée avec un jazz ambiant qui transportait la foule d’un univers musical à un autre sur des rythmes rapides et langoureux. Les quatre membres du groupe dégageaient une grande complicité et avaient, semble-t-il, plusieurs tours dans leurs manches. En effet, le claviériste a surpris tout le monde en se mettant à jouer du trombone. « C’était cool! » raconte Garett Cole, étudiant en deuxième année en physique. « C’est rare que j’aime les groupes qui n’ont pas de chanteurs, mais là, le trombone sonnait comme une voix, c’était fucking nice. »
Puis ce fut au tour de la tête d’affiche de la soirée, KC Roberts & The Live Revolution, de prendre les choses en main. Le style éclectique et l’énergie contagieuse du groupe torontois, qui compte cinq albums à son actif, ont séduit le public d’Ottawa. Passant du funk au jazz, avec des influences rock, le style mature du groupe avait de quoi à offrir à tout un chacun. La voix du chanteur, qui rappelle celle de Jamiroquai, laissait transparaître le poids émotionnel des chansons. L’énergie des sept musiciens était belle à recevoir et donnait l’envie de rejoindre la piste de danse. « Si vous me promettez de rester pour écouter le prochain groupe », a lancé, à la blague, KC Roberts à la fin de sa performance, « on vous fait une chanson en rappel. » Après un « on te le promet! » crié par la foule, le groupe a joué une dernière chanson.
La formation détroitienne Third Coast Kings (TCK), composée de cinq musiciens et un chanteur, avait le mandat de clore la soirée. Les talents vocaux du chanteur Sean Ike brillaient avec un groove funky soul énergique et entraînant. La musique euphorisante de TCK a agi comme un virus qui s’est rapidement propagé dans tout l’auditoire. En effet, la performance de Ike, accompagné de musiciens virtuoses, ne pouvait laisser personne indifférent. Le dynamisme convaincant d’Ike a fait grimper la tension, jusqu’à ce qu’elle devienne irrésistible. Tout le monde était sur ses pieds.
Le Rainbow a eu le flair d’attraper ce triplé lors sa courte tournée dans notre coin de pays, pour nous offrir une soirée dansante unique et de haut calibre. Surveillez la programmation du Rainbow avec attention, parce qu’on ne sait jamais qui jouera à Ottawa pour un soir seulement.