Par Slim Essid, Chef du Pupitre Sports
La saison 2017-2018 aura été riche en émotions, c’est le moins que l’on puisse dire. Avec les victoires, défaites in extremis, déceptions et grandes prouesses des acteurs principaux, les partisans des Gee-Gees se sont régalés. Justement, ces acteurs, ces protagonistes, ont été, en large partie, des jeunes étudiant.e.s qui ont essayé de mêler études et sport. Ceci souligne un grand mérite, celui d’avoir pu gérer une double pression et tirer le maximum de leurs implications. Notre liste va se limiter à 3 athlètes, qui selon nous seraient sortis du lot cette année, mais cela n’enlève en rien la qualité des autres sportifs laissés sur le banc de touche.
C’était un choix difficile tellement il y a eu de belles performances et aussi en raison de nos critères qui ne se sont pas limités uniquement aux statistiques. Les chiffres servent bien sûr à mesurer l’échelle d’impact d’un joueur sur son équipe, mais jusqu’à un certain point. Il y a d’autres facteurs qui ne sont visibles qu’en suivant de près les matchs et qui s’inscrivent dans les dynamiques du jeu.
Montana Champagne : L’Aquaman
Ce nageur-né en était à sa quatrième année cette saison et n’a fait que confirmer son impressionnante progression de la saison dernière. En effet, Montana est monté en puissance ces deux dernières années en remportant 6 médailles au total : deux en or, deux en argent et deux de bronze, faisant de lui le nageur le plus titré de l’histoire de l’Université d’Ottawa : « Cela montre que mon travail paye et je pense que c’est ça qui me rend le plus satisfait. Ça fait plaisir de voir nos efforts récompensés ». Cette année, deux médailles d’argent aux 200 et 400 m sont venus couronner cet athlète qui représente désormais une référence dans le sport aquatique universitaire.
Stephen Evans : Le Flash
Comment ne pas mentionner Stephen Evans dans ce top 3, tellement ses performances ne cessent de surprendre avec le temps. Interviewé par La Rotonde juste avant sa participation aux championnats nationaux universitaires, il nous avait confié qu’il ne s’attendait jamais à être un sprinteur. Son talent ne fut découvert que par hasard alors qu’il était en voyage avec l’équipe à New York. Arrivant à faire une performance plus qu’honorable face à des athlètes accomplis, il se rendit compte qu’avec du travail il pouvait aller loin. Il ne s’est pas trompé. Après un entraînement sans relâche, Stephen a réussi à battre le record du 600 m et devient le premier de l’histoire des Gee-Gees à remporter une médaille dans les championnats U SPORTS. Originaire d’Ottawa, Evans a aussi empoché une médaille d’argent, histoire de remplir son palmarès. Il nous a également relâché une déclaration pleine d’altruisme où il fait le bilan de la saison : « La raison de mon succès ne me revient pas exclusivement. J’ai eu l’énorme chance d’avoir un staff, des entraîneurs, des coéquipiers qui sont devenus chers à mes yeux. Ma famille et mes amis sont aussi une grande chance et m’ont toujours supporté. Je suis chanceux et je n’ai que de la gratitude vis-à-vis de ce qui m’arrive ! »
Mélodie Bouchard : Le Joker
« En fait, c’est sûr que j’aurais beaucoup aimé en faire plus pour mon équipe cette année. Je pense qu’en tout et en partie je n’ai pas fait si mauvais que ça dans la saison mais comme toujours, je suis très difficile avec moi-même et je pense que j’ai fait ce que je pouvais. C’est certain que statistiquement, c’était une moins bonne année, sauf qu’à d’autres niveaux ça été ma meilleure et je suis fière de moi à ce niveau-là ! »
Voici ce que nous a confié l’athlète concernant sa saison; vous noterez encore une fois une exigence de soi qui en dit long sur ses prestations. Avec ses 8 buts et 8 passes décisives en 18 matchs, la numéro 20 des Gee-Gees affiche des statistiques pertinentes et montre qu’elle a bel et bien été à l’origine de 16 actions concluantes dans les 18 parties où elle a joué. La moyenne se rapproche donc d’une action amenant à un but par match. Mais ce n’est pas pour ça qu’on l’a incluse dans la liste, car d’autres joueuses ont elles aussi produit ce genre de chiffres. C’est surtout pour sa ductilité tactique et l’intelligence de placement faisant qu’elle a toujours été décisive d’une façon ou d’une autre. Même lorsqu’elle ne brillait pas en termes de prestation, son dévouement pour l’équipe était tel qu’on l’a trouvée un peu partout sur la patinoire, en attaque et en défense. Pour un entraîneur, ce genre de joueuse reste un énorme plus dans un effectif car même dans les journées sombres, elle reste l’une des joueuses ayant le plus défendu le maillot. En effet, à plusieurs reprises, ce fut Mélodie qui a montré la voie à ses coéquipières, contre toute attente, ce qui fait d’elle une sorte de Joker pour le coach Yanick Evola.