Crédit visuel : Fabrice Ahadi – Photographe
Par Yasmine Hursault – Cheffe de la section Actualités
Entre cours en ligne et évacuation des résidences, le COVID-19 impacte, avec force, la vie des étudiant.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O). La Rotonde s’est interrogée sur la situation des étudiant.e.s ayant un emploi en parallèle de leurs études.
Damien Pilon, étudiant en deuxième année en histoire à l’U d’O et guide parlementaire à la bibliothèque du Parlement depuis août dernier, raconte que ses employeurs lui ont demandé de ne pas se présenter au travail du tout et de rester à la maison.
Il s’estime chanceux de travailler dans un secteur qui peut se permettre de fermer durant la pandémie. « Je ne suis pas forcé de risquer ma santé en continuant de travailler », commente-t-il.
Rester chez soi, c’est également la situation de Nicolas Génier, étudiant à l’U d’O en troisième année en commerce avec spécialisation en comptabilité et actuellement en stage Coop chez la firme Ernst & Young depuis janvier 2020. Il décrit que tous les bureaux au Canada sont désormais fermés et tous les employé.e.s, comme lui, doivent travailler depuis la maison.
Les difficultés du télétravail
Les deux principales tâches de Pilon ont été suspendues. « Toutes les visites ont été annulées, et on ne fait plus l’accueil non plus », explique-t-il. Ne pouvant mener ces activités depuis chez lui, il est actuellement au chômage technique. « Le télétravail est un peu compliqué dans mon cas. […] Mes tâches ont simplement disparu, on n’a plus besoin de moi », précise-t-il.
De son côté, Génier continue de rendre service, mais depuis chez lui. Son travail consiste à faire des retours d’impôt pour des client.e.s qui doivent payer des impôts aux États-Unis et au Canada. « Aucune tâche n’a changé. J’ai encore les mêmes objectifs », note-t-il.
Il fait remarquer qu’il a dû adapter sa manière de travailler et a hâte de retourner au bureau. « Je trouve que je suis beaucoup plus efficace lorsque je travaille depuis le bureau par rapport à travailler depuis chez moi », confie-t-il.
Des employeurs compréhensifs
Tous deux sont reconnaissants de la compréhension de leurs employeurs quant à la situation. Génier exprime sa gratitude envers celui qui le soutient dans son travail depuis chez lui. « Je suis très chanceux de me faire rémunérer comme si on était encore en février », reconnaît-il.
Pilon rapporte ne pas avoir de problèmes au niveau financier non plus, son employeur ayant décidé de maintenir sa paie. Il considère cela comme une grosse inquiétude en moins à endurer en cette période déjà bien stressante.
Les deux étudiant.e.s n’expriment pas de crainte particulière quant à leur possibilité de pouvoir reprendre le travail dans des conditions normales une fois la pandémie évincée.
Au delà de la fin de ce semestre à l’Université, les étudiant.e.s se retrouvent aujourd’hui, pour beaucoup, dans l’incapacité de se rendre au travail pour des raisons de sécurité sanitaire. Travailler à la maison devient alors un défi. Le soutien des employeurs sera un atout majeur pour canaliser l’angoisse supplémentaire que cela pourrait générer.