– Par Amina Hufane –
Le 19 octobre, la Société de transport de l’Outaouais (STO) lançait le Rapibus, un système rapide, doté d’autobus mesurant 62 pieds et pouvant accueillir environ 117 usagers. Au total, ce sont 40 autobus qui circulent dans un corridor exclusif de 12 kilomètre, reliant les boulevards Labrosse et Alexandre-Taché, et les villes de Hull et d’Ottawa. Ce nouveau transport comporte dix stations sécuritaires, deux nouveaux Parc-o-bus et des pistes cyclables. 255 millions de dollars ont été investis par le ministère des Transports du Québec et par la Ville de Gatineau pour réaliser ce projet.
De l’autre côté de la rivière, la société de transport urbain de la région d’Ottawa, OC Transpo, travaille sur un important projet : le train léger sur rail d’Ottawa.
Treize stations (Pré Tunney, Bayview, LeBreton, Centre-ville Est, Rideau, Campus, Lees, Hurdman, Train, St-Laurent, Cyrville, et Blair) seront construites, formant une ligne de 12,5 km. L’avantage du projet est un tunnel de 2,5 km avec trois stations passant sous le centre-ville. C’est un projet de 2,1 milliards de dollars, financé par le gouvernement du Canada, la province de l’Ontario et la Ville d’Ottawa. Il sera disponible pour les usagers d’ici 2018.
Rapibus
Le Rapibus venait à peine d’être lancé qu’il rencontrait déjà des difficultés. Deux jours après sa mise en fonction, un autobus est entré en collision avec un véhicule qui avait oublié de faire son arrêt. Cinq passagers ont été transportés à l’hôpital de Hull.
Ce n’était que le début des difficultés que la STO allait devoir affronter.
« On veut nos express, on veut nos express », ces quatre mots résonnaient dans toute la station de La Gappe. Des usagers mécontents étaient venus manifester le 30 octobre, à 6 h 30. Des commentaires d’usagers insatisfaits fusaient de partout, certains ont même déversé leur colère sur le site de la Société de transport.
Mécontents parce que les stationnements étaient remplis, parce que les autobus ne sont pas venus à l’heure indiquée, parce que certains usagers devaient prendre des correspondances pour se rendre au travail, parce qu’ils arrivaient en retard au travail, etc.
Ce sont surtout les usagers du secteur de Buckingham et de Masson-Angers qui sont les plus touchés. Avec ce nouveau moyen de transport, leur temps de trajet a augmenté et cela occasionne beaucoup de changements dans leur horaire. C’est le cas de Claudine Dupuis, une résidente de Buckingham et également porte-parole du groupe des manifestants. Elle demande à la STO de remettre en service les lignes express. Pour répondre aux besoins de sa clientèle, la Société de transport a apporté quelques ajustements. Des autobus ont été ajoutés pour répondre au problème d’achalandage, mais la STO a refusé de remettre les lignes express en service. Avec le nouveau maire élu, Maxime Pedneaud-Jobin, la situation pourrait changer puisqu’il est en faveur du retour des lignes express.
Expansion du Train léger
Du côté d’Ottawa, le projet du train léger va de bon train. Baptisé « Ligne de la Confédération », il permettra de réduire la congestion routière dans le centre-ville, de faciliter les déplacements, de joindre l’est, l’ouest et le sud de la ville, et également de réduire la pollution. En plus, il occasionnera plusieurs emplois dans différents secteurs (ingénierie, construction, entretien, etc.) et stimulera l’économie de la région de la capitale nationale. Projet géré par la compagnie Rideau Transit Group (RTG), la construction en est à sa deuxième phase. La première consistait à allonger l’autoroute 417, de la rue Nicholas à l’autoroute 174. Quant à la deuxième, c’est la construction du tunnel. Des travaux d’excavation sont en cours actuellement. Ce tunnel va relier les stations de l’est à celles de l’ouest du train léger. Une fois la construction terminée, la Ville d’Ottawa estime qu’à l’heure de pointe, plus 10 000 personnes par heure pourront utiliser ce moyen de transport dans chaque direction. La Ligne de la Confédération sera en service d’ici 2018 et elle soulignera aussi le 150e anniversaire du Canada, en 2017.
Possibilités d’arrimage
Les possibilités qu’il y ait un arrimage entre les deux sociétés de transport en commun ne sont pas encore connues. Dans les plans du projet du train léger, il n’est pas question jusqu’à présent de prolonger le train vers Gatineau. Quant à celle-ci, l’élection récente de Pedneaud-Jobin à la mairie porte à croire que plusieurs changements surviendront dans les semaines à venir, surtout en ce qui concerne le Rapibus.
Ceci dit, les deux maires des villes voisines se sont dits prêts à travailler ensemble sur plusieurs dossiers concernant le transport en commun de la région de la capitale nationale.
Avec la collaboration de Gisèle Gakwaya