– Par Alex Jürgen Thumm –
« Jamais auparavant dans ma carrière je n’ai vu tant d’activités à travers le pays », a déclaré Michael Roshlau, président de l’Association canadienne du transport urbain, en parlant des nouveaux projets de transport collectif. La Rotonde s’est penchée sur l’état des transports en commun dans plusieurs villes pour comparer les tendances à celles d’Ottawa.
Trains légers sur rail au Canada
Ottawa a ouvert son train léger sur rail (TLR), le O-Train, en 2001, ayant alors une population urbaine de 774 000 habitants selon les limites urbaines actuelles. Cette ligne de huit kilomètres comprend cinq stations, mais ne passe aucunement près du centre-ville. La nouvelle ligne actuellement en construction ajoutera 12,5 kilomètres de rails.
Les Calgariens jouissent d’un train léger sur rail qui passe par le centre-ville depuis 1981, alors que Calgary avait 592 000 habitants. Sa population en 2011 était de 1,1 million et la ville a maintenant deux lignes et 45 stations en forme de x, toutes deux reliant le centre-ville avec les banlieues des quatre coins. Le centre-ville est une zone sans tarif : on peut voyager entre les huit stations du centre-ville gratuitement. La fréquence des trains de chaque ligne est de cinq minutes durant l’heure de pointe. La ville prépare plusieurs projets pour allonger les lignes et ajouter davantage d’arrêts.
Edmonton possède une ligne de train rapide de 6,9 kilomètres depuis 1978, lorsqu’elle avait 445 000 habitants, soit la population qu’avait déjà la ville d’Ottawa en 1971. Edmonton a maintenant 812 000 résidents et 21 kilomètres de train léger sur rail. Une deuxième ligne sera en marche dès 2015, allongeant ainsi le service jusqu’au collège technique majeur. L’Université de l’Alberta est desservie par le train, qui passe par le centre-ville, depuis 1992. Quatre autres lignes sont prévues, dont l’une sera terminée en 2020.
La Région de Waterloo développe son premier système de TLR qui reliera ses trois villes principales : Waterloo, Kitchener et Cambridge. Déjà en construction, le premier segment de 19 kilomètres sera en service dès 2017. Le réseau comprendra près de 37 kilomètres de voie et sera supplémenté d’un transitway ressemblant à celui d’Ottawa. Environ 500 000 personnes vivent dans la région.
Mississauga, une ville de plus de 700 000 habitants, à côté de Toronto, vient de lancer lundi dernier son premier transitway de voies dédiées aux autobus. Il comprend actuellement quatre stations et aura dans les prochains ans 12 stations étendues sur 18 kilomètres.
Le Grand Vancouver ouvrira, à l’été 2016, sa quatrième ligne du Skytrain qui reliera Coquitlam, Burnaby et Port Moody au centre-ville vancouverois. La région métropolitaine a 2,3 millions d’habitants, quoique la ville en soi n’ait que 600 000 habitants. Le réseau actuel du Skytrain comprend 68,8 kilomètres et 47 stations. La première ligne fut ouverte en 1985. La société des transports envisage d’autres projets, tels que la possibilité d’un TLR entre le centre-ville et le campus lointain de l’Université de la Colombie-Britannique.
Les conseillers municipaux de Winnipeg ainsi que de Hamilton discutent depuis quelques années d’un TLR.
Revanche des employés de transport à Toronto
Le syndicat des employés de la Toronto Transit Commission (TTC) a publié un rapport le 10 novembre dernier comptant 156 pages et 68 recommandations à partir des observations et des idées des travailleurs, et non de la direction. Celles-ci comprennent un laissez-passer réduit pour les résidents à bas revenus, davantage d’abri-bus selon le nombre de passagers qui y embarquent quotidiennement, et du WiFi gratuit dans les autobus et dans le métro. Les travailleurs de la société des transports veulent aussi avoir l’embarquement par toutes les portes durant les heures de pointe et le déplacement de stationnement des rues utilisées par la TTC aux rues non majeures.
Le président du syndicat, Bob Kinnear, a interpellé les divers gouvernements à résoudre la crise de transport à Toronto qui, exprimée en chiffres, demande 270 millions de dollars. « Ottawa, nous avons un problème. Permettez-moi de reformuler cela : Ottawa, vous avez un problème », notifie-t-il. Les coûts de ne pas investir davantage seraient beaucoup plus importants que ne pas agir.
Le rapport a été félicité par le nouveau maire, John Tory, et le PDG de la TTC, quoique ce dernier ne considère pas la TTC comme étant en « crise ». La conseillère municipale Maria Augimeri trouve les recommandations intéressantes. Selon elle, la TTC est récemment devenue le « clown » du monde.
Pas de subventions uniformes à travers le pays
La subvention qu’accorde une municipalité à sa société de transports a un effet sur la qualité et le prix du système. Le budget 2014 de la Toronto Transit Commission montre les variations considérables de subventionnent à travers le pays.