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Sports et bien-être

Tirs de barrage : Pierre-Charles, de la graine de capitaine

Sports

Par Philippe Marceau-Loranger – Chef de pupitre Sports 

Venant à peine de compléter sa première saison à l’U d’O après avoir remporté trois championnats nationaux avec les rivaux ottaviens de Carleton, Jean-Emmanuel Pierre-Charles aura une dernière chance de lutter pour le titre la saison prochaine, cette fois-ci en tant que capitaine. Pierre-Charles a rencontré La Rotonde pour faire le point sur sa carrière émérite de basketteur et la dramatique fin de saison qu’il a vécue.

La Rotonde : Il s’agissait de ta première année avec les Gee-Gees, après avoir disputé trois saisons avec les Ravens. Comment s’est faite ton intégration au sein du groupe?

Jean-Emmanuel Pierre-Charles : Dès le début, les gars s’entendaient très bien, c’était comme une petite confrérie. Il n’y a pas vraiment eu de malaise, ce qui aurait été possible comme je venais du rival de Carleton. Des fois, lorsqu’un nouveau joueur arrive via transfert, ça peut être mal vu, car tu viens prendre la place de quelqu’un, mais ce n’était pas le cas ici. Tout le monde m’a bien accueilli, et j’en suis reconnaissant.

LR : Pourquoi avoir quitté les Ravens alors que tu as remporté trois championnats nationaux là-bas?

JEPC : Je dirais surtout que le style de jeu de l’entraineur Dave Smart n’était pas vraiment compatible avec moi. C’est un bon coach, il gagné pratiquement à chaque année, mais avec le style de jeu que je préconise, son système n’était pas fait pour moi. Je peux m’exprimer un peu plus librement cette année avec les Gee-Gees, et je me doutais que ce changement serait bénéfique pour moi. James Derouin est un entraineur très juste, avec lui ça se joue au mérite. Quand tu travailles très fort, il va te donner les opportunités pour avoir du succès. On a une très bonne relation, avec chaque match, on se parle de nos attentes, et la communication est très bonne. J’ai toujours voulu avoir ce genre de relation avec un entraineur.

LR : Vous avez disputé deux luttes sans merci face aux Rams de Ryerson cette saison, la première se terminant en prolongation par la marque de 94 à 88. Ce sont eux aussi qui vous ont éliminés en demi-finale, par la marque de 76 à 75. Parle-moi de ces deux matchs épiques.

JEPC : La première fois qu’on les a affrontés, c’était alors que notre capitaine Caleb Agada était blessé. Donc lors de la demi-finale, on était peut-être un peu trop détendus, sachant qu’on pouvait compter sur lui, qui a d’ailleurs été sacré meilleur joueur défensif au Canada. On voulait attaquer davantage la clé, mais ça n’a pas porté ses fruits autant qu’on ne l’avait espéré. Une chose est sure, l’effort était au rendez-vous, mais on a manqué d’opportunisme à l’attaque. C’est juste dommage, car on avait tellement de potentiel cette année, on avait tellement de joueurs talentueux, mais on n’a pas été à la hauteur des attentes.

LR : Sur le dernier jeu du match, les arbitres n’ont pas appelé la faute sur Robinson qui vous aurait permis d’égaliser et potentiellement de remporter le match. Était-ce frustrant pour vous?

JEPC : On ne veut jamais mettre une défaite sur le dos des arbitres, mais si c’était seulement cette décision qui était discutable, ça serait plus facile de vivre avec le résultat, car on comprend que c’est impossible de tout voir. Par contre, il y a eu au moins une dizaine de décisions douteuses dans un match qui a été décidé par un point. Si on avait perdu par dix ou quinze, c’est sûr qu’il n’y aurait pas de débat. C’est dommage dans un match aussi serré que notre destin ne soit pas entièrement entre nos mains.

LR : Le lendemain, vous aviez toujours une possibilité de vous qualifier pour les nationaux à condition de battre Brock, équipe que vous aviez battue 90 à 63 en saison régulière, lors du match de la médaille de bronze. Pourtant, vous vous êtes inclinés par la marque de 69 à 67. Est-ce que la frustration de la veille a eu un rôle à jouer dans cet échec?

JEPC : On était un peu trop crispés lors de ce match, car on savait que si on l’emportait, on se qualifierait probablement pour les nationaux. Je crois que toute cette tension nous a affectés mentalement, et l’on sait à quel point ça joue un rôle important dans le sport, car je crois qu’on a perdu par deux points contre une équipe qu’on devrait battre par dix en temps normal.

LR : C’était la dernière saison de Caleb Agada, de Matt Plunkett, et d’Adam Presutti, qui figuraient tous au sein de votre alignement de partants. Comment entrevois-tu la saison prochaine?

JEPC : C’est sûr que des gars comme Brandon Robinson, Calvin Epistola et Mackenzie Morrison devront occuper de plus grands rôles l’an prochain. Je dois dire que c’était beau de voir jouer Robinson durant les éliminatoires. Notre entraineur a aussi mis beaucoup d’efforts dans le recrutement, comme à l’habitude. J’ai confiance en notre entraineur, chaque année, il va nous mettre dans une situation où on peut tout gagner. Alors je suis excité en vue de la saison prochaine.

LR : L’année prochaine sera ta dernière dans le circuit universitaire. Est-ce que tu t’es fixé des objectifs pour la prochaine saison, comme peut-être faire partie de l’équipe d’étoiles du SIC?

JEPC : Lorsque j’ai pris la décision de transférer, ça faisait partie de mes objectifs, mais il faut me comprendre : quand on procède à un transfert, c’est essentiellement pour satisfaire un besoin personnel. Après, ma philosophie a évolué, et je veux d’abord et avant tout me concentrer à gagner, et si les honneurs individuels viennent de pair, tant mieux. Comme capitaine l’an prochain, j’aimerais que l’équipe reflète un peu ma personnalité : tenace, acharnée, et confiante en ses moyens.

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