Inscrire un terme

Retour
Sports et bien-être

Tirs de barrage : Encore du pain sur la planche pour Archambault

Sports

Par Philippe Marceau-Loranger – Chef du pupitre Sports

En cette édition de post mortem, La Rotonde s’est entretenue avec le directeur adjoint à la haute performance du Service des sports de l’U d’O, Roger Archambault, qui vient de clore sa première saison entière au sein de l’organisation.

La Rotonde : Au courant de la dernière année, les Ravens de Carleton ont eu la main haute à plusieurs occasions sur les Gee-Gees, notamment au football et au basketball masculin et féminin. Comment entrevoyez-vous cette bataille du recrutement de la capitale nationale?

Roger Archambault : C’est sûr que ce qui attire en premier lieu les recrues, c’est la notoriété des programmes, et l’on sait que Carleton a connu du succès dans ces sports. Ensuite, l’un des constats les plus flagrants qu’on a faits, c’est que nos efforts de recrutement étaient insuffisants. En fait, ça représentait moins de 1 % de notre budget de sport interuniversitaire, étonnant quand on sait que c’est une pierre angulaire afin d’aller chercher une continuité sur le plan des performances. Il faut aussi dire que le recrutement est très règlementé, ce qui nous empêche de manœuvrer à notre guise, mais on était tellement en dessous de ce qui pouvait se faire, et les équipes devaient se fier surtout à de l’autofinancement pour faire du recrutement. Cette année, on a donné un coup de barre en facilitant la tâche aux entraineurs qui voulaient se déplacer et aux recrues qui souhaitaient venir visiter l’Université. Qui plus est, il y a toute une stratégie de médias sociaux et numériques qu’il faut mettre en place pour appuyer le recrutement. On sent déjà les effets de nos nouvelles mesures, car en vue de la saison prochaine, on a été en mesure d’attirer l’une de nos meilleures cohortes de recrues de la dernière décennie.

LR : L’équipe masculine de hockey s’est avérée une surprise au sein du circuit des SUO. À quel point a-t-elle surpassé vos attentes?

RA : C’est sûr qu’elle a surpassé les attentes, mais on a peut-être été trop timides à cet égard. Il faut dire que c’était un processus qui n’avait pas été vécu à l’Université depuis longtemps, celui de repartir à zéro. Le résultat obtenu provient surtout du travail qui a été fait au courant des quatre premiers mois. Pour une équipe constituée de 24 recrues et d’un vétéran, qui se retrouvaient sur la glace ensemble pour la première fois en septembre, ça a pris du temps pour tout mettre en place. On aurait pu finir l’année en 9e ou 10e place, et puis on aurait expliqué cela par le fait que c’était la première année, mais on a fini en 6e place, et on a amené Queen’s au bord du gouffre en séries. Le crédit va complètement à l’équipe et au personnel d’entraineurs. On a mis en place des outils à leur disposition, et le programme qu’ils ont créé de toutes pièces a connu un franc succès. Tout au long de l’année, il y a eu un suivi très serré à l’interne, et même à l’externe, car ce n’était pas juste des étudiants-athlètes recrues, c’était aussi des entraîneurs recrues. Je pense qu’on a obtenu une validation à savoir que les personnes qu’on a mises en place pour chapeauter le programme étaient les bonnes.

LR : Il s’agissait de la première année complète d’opération du nouveau Centre de haute performance des Gee-Gees. Quel bilan en tirez-vous?

RA : Ça a été un énorme succès à mon avis, même s’il y a eu une courbe d’apprentissage. On a eu la chance d’essayer beaucoup de choses, et les résultats des sondages indiquent un taux de satisfaction avoisinant les 80 %. Donc on a à travailler sur le 20 % qui a été moins populaire et sur le contenu qui n’a pas amené les effets escomptés, ce qui est tout à fait normal lorsqu’on lance une nouvelle programmation. À notre première année, on voulait surtout offrir de la programmation pour les athlètes interuniversitaires et voir les niveaux d’utilisation du centre. Aussi, on va mettre en place un programme d’entrainement estival pour les Gee-Gees, qui s’échelonnera de mai à aout et qui sera suivi par nos entraineurs. Par ailleurs, on va tenter un projet pilote avec nos clubs compétitifs pour voir comment on pourrait les inclure et leur donner un certain accès, sans nuire à la programmation qu’on doit continuer à faire évoluer. Par contre, il faut se rappeler que c’est quand même un centre de haute performance qui est tributaire des contributions budgétaires des équipes interuniversitaires. Alors ça deviendrait un service de plus pour les clubs, car ce n’est pas vraiment leurs budgets qui ont contribué à l’érection du centre.

LR : Quelques clubs compétitifs, comme le club de nage synchronisée et le club de ringuette, font figure de proue au Canada pour avoir remporté des championnats nationaux au courant des dernières années. Serait-il envisageable de voir certains clubs compétitifs acquérir le statut interuniversitaire au courant des années à venir?

RA : Par rapport au programme de clubs compétitifs, il faut souligner que leur mandat premier n’est pas la haute performance comme pour nos programmes interuniversitaires. Ils se le sont peut-être donné à l’interne, ce qui est tout à fait normal, mais le mandat premier c’est d’améliorer l’expérience universitaire des étudiants qui y participent. Même si un certain club plaide qu’il performe déjà à un haut niveau, on fonctionne avec le volet U Sports, qui regroupe 15 différentes disciplines, et non avec les championnats universitaires qui sont tenus par des fédérations nationales. Ajouter une nouvelle équipe interuniversitaire, ça aurait un impact substantiel sur le plan des ressources budgétaires et humaines. Aussi, la règlementation sur le plan interuniversitaire est bien plus stricte, par exemple, il faut tenir compte de l’équité des genres. On ne peut pas avoir 300 athlètes interuniversitaires masculins et 150 féminins. Les clubs ne connaissent pas nécessairement tous ces détails, et on aimerait les éclairer là-dessus en vue de l’éventualité où ils viendraient à considérer un changement de statut. Présentement, il n’y a pas de modèle de sport clairement défini à l’Université d’Ottawa, et c’est d’ailleurs l’un des mandats sur lesquels on travaille.

Inscrivez-vous à La Rotonde gratuitement !

S'inscrire