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Arts et culture

Théâtre: À la recherche de nos racines franco-ontariennes

28 septembre 2015

Par Gabrielle Poulin

En guise de célébration des 400 ans de présence francophone en Ontario, de la journée des Franco-Ontariens et du quarantième anniversaire du premier lever du drapeau du peuple, Lisa L’Heureux et Gabriel Robichaud nous présentent un collage de chansons et de textes franco-ontariens dans leur jam littéraire intitulé « À quoi ça sert d’être brillant si t’éclaires personne ». Le spectacle était présenté au Studio du Centre national des Arts, les 25 et 26 septembre derniers.

Dans une salle remplie de fiers Franco-Ontariens de tous les âges, Stef Paquette, Mehdi Hamdad, Andrea Lindsay, Anie Richer et autres ont pris la scène afin d’interpréter des textes d’auteurs et poètes Franco-Ontariens. Le spectacle, d’une durée de deux heures, dressait un portrait réaliste de l’évolution de la littérature francophone en Ontario. De Sudbury jusqu’au Marché By, le jam exposait les obstacles vécus par la minorité francophone de tous les coins de la province.

Les spectateurs étaient suspendus aux lèvres des lecteurs et se reconnaissent dans leurs paroles, n’hésitant pas à applaudir après chaque interprétation, chose rare au CNA. Ces applaudissements spontanés démontrent un respect sincère et une grande fierté pour la culture franco-ontarienne. Le spectacle suscitait parfois des rires authentiques, parfois des silences lourds – silences imposés par les textes crus illustrant la dure réalité de la vie minoritaire en Ontario. Les plus jeunes pouvaient toutefois avoir de la difficulté à comprendre certaines références historiques du Canada français, rappelant que leurs racines se perdent peu à peu à la culture de masse populaire.

L’humour était aussi au rendez-vous. Une « dictée de l’assimilation » nous rappelle qu’être Franco-Ontarien dans les rues de Québec n’est pas chose facile. Il peut arriver de chercher frénétiquement ses mots alors qu’on ne se souvient plus des termes français pour « can opener » ou « hardware store ». «L’assimilation, c’est comme avoir l’Alzheimer, ça pardonne pas».

Mis en musique par le groupe Pandaléon, les interprètes racontèrent, chantèrent et nommèrent le territoire en décriant les enjeux et la réalité auxquels font face les francophones de l’Ontario. Sur une scène épurée, ils célèbraient la parole, la poésie et la musique du peuple minoritaire qui est bien décidé de ne « plus jamais se taire ».

Après tout, comme l’a si bien illustré cette gang d’artistes dans ce spectacle rempli d’émotions : « On ne sait pas c’est quoi être Franco-Ontarien… on sait juste qu’on l’est ».

(FL)

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