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Arts et culture

The Old Maid and the Thief; ou comment une femme fait d’un honnête homme un voleur

25 novembre 2013

– Par Hélène Labelle –

Les 23 et 24 novembre derniers a été présenté The Old Man and The Thief, un opéra – comique, disons le – de Gian Carlo Menotti, interprété par l’École de musique de l’Université d’Ottawa (U d’O). Quatre jeunes chanteurs se partageaient la scène au pavillon Pérez, accompagnés par la pianiste Barbara Jeffrey, le tout étant dirigé par la renommée Sandra Graham. La pièce fut mise en scène par les étudiants Hyung Song et Kieran Foss.

L’intrigue de cet opéra se déroule dans une petite ville où les ragots sont monnaie courante. Une vieille fille, Miss Todd, interprétée par Erika Churchill, accueille chez elle un vagabond nommé Bob, joué par Philippe-Étienne Blais, à la demande de sa servante Laetita, interprétée par Elise Heikkila, qui le trouve séduisant. Malheur! Une amie, Miss Pinkerton, jouée par Katelyn Osmond-Devereaux, lui apprend qu’un voleur se cache en ville. Les journaux décrivent physiquement, trait pour trait, Bob. Malgré tout, Miss Todd et sa domestique décident de garder leur hôte une semaine de plus, sans lui dévoiler qu’elles connaissent son identité. De fil en aiguille, l’histoire devient de plus en plus rocambolesque, allant jusqu’au vol d’un magasin d’alcool par amour de la part de la très conservatrice Miss Todd. On apprend finalement que Bob n’est pas un voleur, mais il finit par le devenir à la fin lorsque la Laetita lui propose, en lui faisant du chantage, de se sauver de la ville avec elle, emportant toutes les richesses de Miss Todd au passage. La servante aura finalement transformé cet honnête homme en voleur de grands chemins. La directrice Sandra Graham précise que bien que « l’opéra soit une comédie, il y a aussi des côtés sombres.»

Les étudiants Hyung Song et Kieran Foss ont préféré conserver la mise en scène originale de Menotti, compositeur italien, en gardant l’action de l’opéra en 1940. « À notre époque, tout le monde sait tout avec internet! Le système de sécurité n’était pas le même que dans les années 40 avec les vols », confie Mme Graham. L’actualiser aurait donc été plus délicat.

La pièce de moins d’une heure et demie passe en un éclair ; des rires fusent du public devant les blagues de l’opéra, mais aussi devant les talents des acteurs qui offrent de drôles de mimiques. Notons la puissance vocale impressionnante de la soprano Elise Heikkila et la justesse vocale de la jeune soprano Katelyn Osmond-Devereaux, qu’on aurait aimé entendre et voir davantage dans son interprétation de Miss Pinkerton; deux étoiles montantes à suivre. Un bémol reste cependant : les nombreux changements de décor plutôt longs qui interrompent l’action comique, faisant retomber les rires, et impatientent le public.

Mentionnons pour terminer la pauvre qualité du français dans le feuillet théâtral bilingue, distribué aux spectateurs. De nombreuses erreurs, tant de grammaire que d’orthographe, y ont été commises. Les notes biographiques, quant à elles, n’étaient pas  toutes traduites en français. Un manque d’égard insoutenable de la part de l’École de musique de l’Université d’Ottawa.

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