– Par Clémence Labasse –

La troisième édition de TEDxUottawa se tiendra le dimanche 29 mars. Plus d’un an après la dernière édition, l’enthousiasme que suscitent ces conférences est toujours aussi grand. Pourtant, l’organisation de l’évènement par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) aura créé quelques frustrations chez les étudiants.

Des conférences intimistes

Le 27 février dernier la FÉUO a dévoilé officiellement sur les réseaux sociaux la tenue prochaine de TEDxUOttawa, manifestation indépendante licenciée par la populaire organisation de conférences TED (Technology, Entertainment, and Design). Le mot circule assez rapidement et sur la page Facebook on peut compter 1900 internautes voulant participer à l’événement.

Avec plus de 10 000 événements locaux organisés partout dans le monde chaque année et plus d’un milliard de présentations TEDxTalks accessibles en ligne, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi la communauté de l’Université d’Ottawa est excitée à l’idée d’accueillir une nouvelle fois un tel événement.

Cependant, seulement une centaine d’étudiants pourront assister aux conférences. Pour les autres intéressés, il sera possible de prendre part à l’expérience par le biais d’une diffusion simultanée.

« Si je pouvais remplir l’auditorium au complet bien entendu que je le ferais, mais la régulation est très stricte à ce sujet, ce n’est pas de notre ressort », explique Ikram Hamoud, organisatrice de l’événement.

En effet, acquérir la licence TEDx demande d’adhérer à certaines exigences pointilleuses, et ne permet pas à l’organisateur de tenir des événements de plus grande capacité. Les raisons invoquées par l’organisme comprennent entre autres la volonté de garder l’expérience simple, confortable et intimiste, car « plus gros ne veut pas forcément dire mieux ».

Annoncée quelques heures avant, la vente des billets n’aura pu satisfaire tout le monde. Ouverte officiellement à 13 h mercredi dernier, les billets étaient tous vendus aux alentours de 15 h 30.

Luca Lafontaine, étudiant de première année en génie mécanique, passait devant les bureaux de la FÉUO ce matin-là. « Je n’ai aucune preuve, mais je passais devant la FÉUO vers 12 h 30 et un étudiant sortait avec un reçu à la main, et je crois que c’était un ticket. […] Moi-même je suis allé prendre mon ticket vers 12 h 50 », rapporte-t-il.

À ce propos, Mme Hamoud avoue : «  Je dois dire que je ne sais pas vraiment ce qui s’est passé à ce niveau-là. Les employés étaient avertis, il faudrait que je vérifie avec eux ».

Une dizaine de conférenciers, une palette de sujets

C’est finalement vendredi dernier que la liste des intervenants a été dévoilée sur la page Facebook de l’évènement. Si on comptait les années précédentes des universitaires, assistants professeurs et étudiants diplômés parmi les conférenciers, pour cette édition 2015, la majorité des dix présentateurs annoncés sont des étudiants de premier cycle à l’université.

« Nous avons tranché entre les applications hier, moi et d’autres membres de l’exécutif, ainsi que des étudiants », explique Mme Hamoud. « Nous suivons certaines règles. Par exemple, une personne qui aurait proposé de ne parler que de son vécu personnel, on ne peut pas accepter », ajoute-t-elle.

Si aucun thème général n’a été annoncé, les présentations porteront entre autres sur les questions de racisme, de leadership ou encore sur différents aspects de la vie étudiante.

Hiba Elhaj est étudiante de deuxième année en sciences biomédicales et blogueuse dans son temps libre. Son projet de présentation : « Ce que l’on dit lorsqu’on ne dit rien : conversation à propos de la race » a été retenu pour dimanche prochain.

« Quand j’ai reçu le courriel, j’étais estomaquée parce que quelque chose que j’avais décidé de façon impulsive venait de devenir très concret, très rapidement », explique-t-elle. « Mais ça m’a aussi réjouie, parce que ça insinuait qu’il y avait au moins une autre personne intéressée d’entendre ce que j’ai à dire sur un sujet que je pense être très important ».

Quoi qu’il en soit, l’engouement que suscitent les conférences TED ne faiblit pas. « Je suis super excité! Vu qu’ils ouvrent la porte aux étudiants de l’Université, je m’attends à de beaux discours sans attaques, mais des présentations toujours divertissantes et inspirantes », déclare Luca Lafontaine.