– Par Les FTX de Troubles –

À la veille du deuxième anniversaire de la Révolution Érablière, dont nous attendons toujours les samares, aisé est-il de nous rappeler l’un des débats majeurs de cet événement, l’importance de savoir si t’es « à gauche » ou ben si t’es « à drette. »

Dans un futur pas si lointain, nos enfants nous demanderont, un peu à la manière dont nous questionnons nos ainés d’aujourd’hui sur l’Expo 67 (ces derniers nous répondant d’ailleurs comme si rien de mieux ne s’était jamais déroulé depuis au Québec) : « Papa, maman, à l’époque, vous étiez des Rouges ou des Verts? Dans quelle gang de rue? » Mais non fiston, tu confonds, eux ce sont des Rouges et des Bleus. Tu confonds tes couleurs. Oui, il y a deux Rouges distincts. Comment on les différenciait? Euh…

Brièvement, il y avait les Rouges, qui représentaient la gauche, et les Vert, qui représentaient la droite. C’est bien beau la gauche et la droite, mais c’était quoi? Politique? Économique? Théorique? En tout cas, c’était polémique! En fait, dirons-nous, personne ne le savait trop, ni-même les principaux acteurs. Les Rouges représentaient la gauche apparemment, toutes les gauches, socialement, politiquement, économiquement, sans discernement, tous unis sous une idéologie commune. Un genre de copy-paste idéologique. Sauf au niveau de la consommation, là, ils consommaient comme tout le monde, comme les Verts. Et ces derniers, eux aussi, c’était en lien à tous ces aspects, papa? Je ne sais pas, je n’ai jamais compris cela. Les Verts, de l’avis des Rouges, étaient tout ce qui n’est pas gauche, peu importe le degré, sans égard au spectre de l’intensité de l’idéologie. Si je me rappelle bien, tous ceux qui n’étaient pas Rouges étaient des fascistes, ou quelque chose du genre, j’ai oublié les discours à la Dubya Bush.

Peu importe, là n’est pas le point!

Ceci m’a amené à penser justement aux différentes écoles de pensée, aux courants idéologiques, et je me suis questionné, est-ce vraiment un concept identitaire à ce point important dans notre société? Le genre de question qu’on demande entre deux canapés pas mangeables dans un cocktail de frais chiés. « Tu fais quoi dans la vie toi? Ah ouais, combien ça paye? C’est bien, et ta philosophie de vie, c’est quoi? Le fatalisme, ah ouais? Moi je suis sceptique, j’ai des doutes sur ton fatalisme ». Et si ce l’est, sommes-nous des adhérents à une philosophie ou bien si c’est la philosophie qui adhère à nous? Puis, au quotidien, est-il juste de se fier sur la philosophie d’une personne afin de déterminer quel genre de personne il est? Probablement autant que de se fier sur le philosophe fétiche d’une personne pour déterminer s’il réussira son cours de philosophie du droit dans lequel une femme trop motivée tente de régler une question fondamentale insolvable, live là, lundi après-midi durant le cour.

Est-ce que je suis une philosophie puisque je suis en accord avec elle, ou si on me décrit comme suivant une philosophie de par ma façon de voir la vie? Qu’arrive-t-il si sur certains points d’une école de pensée je ne suis pas en accord, est-ce que je me considère simplement comme un modéré? Puis-je être membre de plusieurs écoles différentes, parfois même concurrentes? Si je veux absolument adhérer à une philosophie, modifiant ma vie pour correspondre à cet enseignement, peu importe la philosophie, cela ne fait-il pas de moi simplement un conformiste? D’ailleurs, est-ce mal d’être conformiste? Qui plus est, est-il vraiment possible de n’adhérer qu’à une seule et unique philosophie? Personnellement, je me décris comme un vert-teinté-de-rouge-simili-anti-conformiste-aux-tendances-communocapitalistes. Suis-je le seul avec un tel problème de personnalité?

N’est-il pas tout simplement possible d’être nous, sans étiquette quelconque? Ou bien si cette façon de voir les choses est en soit une philosophie de vie?

Trop de questions pour si peu de réponses. C’est le genre de questions qui ne m’empêche pas de dormir la nuit.