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La démocratie, un principe parfois polarisant

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Par Mathieu Tovar-Poitras – Journaliste

TABLE RONDE

Le dernier numéro des Nouveaux Cahiers du Socialisme a été publié le 7 février dernier. Un peu moins d’un mois plus tard, le 1er mars, une discussion a été organisée à l’Université d’Ottawa afin d’en apprendre plus sur la thématique de cette parution. La Rotonde revient sur cet échange concernant l’expression démocratique contemporaine.

Les municipalités, futur de la démocratie?

Animée par Pierre Beaudet, professeur à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa, la discussion entre la dizaine de personnes présentes débuta par la présentation de deux passages du dernier numéro des Nouveaux Cahiers du Socialisme, à commencer par celui de Jonathan Durand Folco de l’Université St-Paul.

Le chargé d’enseignement a développé le principe du municipalisme comme moyen de permettre une démocratie locale plus directe. « Les municipalités sont un levier de transformation de la société », estime-t-il. Selon Durand Folco, il faut reconfigurer la démocratie pour en renforcer la base, ce qui implique une transformation de la vision prédominante de l’État afin de promouvoir les pouvoirs des municipalités.

« J’ai trouvé intéressantes les différences et tensions au sein même du mouvement de gauche » – Anthony Delisle, étudiant

À court terme, plusieurs exemples soutiennent cette vision, mais ils sont aussi accompagnés de diverses limites. « La coalition post-indignados en Espagne, la Commune de Paris [en 1871, ndlr] et le mouvement kurde dans la région du Rojava témoignent de projets de société libre et émancipée », ajoute-t-il.

Des définitions à chaque extrême

La discussion s’est ensuite dirigée vers le texte de Simon Tremblay-Pepin, lui aussi professeur à l’Université St-Paul, qui cherchait à faire état de la division entre la compréhension de la démocratie comme étant institutionnelle ou conflictuelle.

« La démocratie institutionnelle génère moins de changement social dû à sa nature protectionniste », explique-t-il.  « L’approche conflictuelle se veut plus volontariste, mais ne crée pas de fondations pour des structures sociales. »  Ces deux pôles sur le plan démocratique doivent donc être compris afin de « cartographier le spectre démocratique ».

Après la discussion d’environ une heure, Anthony Delisle, étudiant de deuxième année dans le programme de droit civil et de développement international, a expliqué à La Rotonde que la thématique de cet évènement l’avait poussé à y assister. « J’ai trouvé intéressantes les différences et tensions au sein même du mouvement de gauche », a-t-il confié.

Pour sa part, le professeur Beaudet a déclaré souhaiter une plus grande implication des générations plus jeunes : « C’est à [eux] de prendre le flambeau, car tous ces débats les affecteront directement dans quelques années. »

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