Par Marc-André Bonneau et Frédérique Mazerolle
La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) est dotée d’une structure complexe qui est rarement décortiquée aux 35 000 étudiants qu’elle représente. Pour entamer l’année, La Rotonde fait le point sur certaines composantes peu connues de cette Association, ainsi que sur les enjeux avec lesquels elle aura à composer.
Pour que la FÉUO porte leur voix, les étudiants au premier cycle élisent des représentants. Ceux-ci siègent au Comité exécutif ou représentent leur faculté au sein du Conseil administratif (CA). Tous les étudiants du premier cycle peuvent se présenter aux élections. De plus, pour une première fois, les étudiants pourront voter sur tous les aspects de la Fédération étudiante lors d’assemblées générales.
Une structure mal comprise
Comme le décrit l’agenda préparé par la FÉUO, le CA a pour mandat de « surveiller les affaires de la FÉUO et de s’assurer que [les étudiants] sont bien représentés dans la prise de décisions ». Les membres de l’exécutif, selon le même texte,
« gèrent les événements, les services et les commerces de la FÉUO et appuient les clubs étudiants tout en s’assurant que les fonds soient dépensés de façon responsable ».
Chaque membre de l’exécutif touche un salaire d’un peu plus de
32 000 $, qui est ajusté en fonction de l’inflation. Les élus étudiants gèrent un budget d’environ 20 millions de dollars. Ces fonds sont distribués parmi les différentes ressources qu’offre l’Association, telles que le Service de santé, la U-Pass et les clubs étudiants.
D’autres services et centres de ressources sont administrés par la FÉUO. Parmi eux, l’on compte le Centre du bilinguisme, le Centre du développement durable, la banque alimentaire et le Centre des droits humains. De plus, le Syndicat étudiant fournit un support aux clubs étudiants sur le campus et encourage la formation de nouveaux regroupements.
L’Association étudiante est aussi responsable de la Librairie Agora, du Café Alt, de la mini épicerie Pivik et du bar 1848. Ces commerces ne visent pas à faire de profits et sont indépendants financièrement. Les cotisations des étudiants ne sont pas utilisées pour leur financement et elles ne seraient utilisées que dans des circonstances exceptionnelles.
Pour l’ensemble des questions qui touchent à la gestion de ses finances, le CA de la Fédération sélectionne un employé qui vérifie les finances des corps fédérés de façon indépendante.
Les projets de 2014-2015
Dans un entretien avec La Rotonde, Anne-Marie Roy, présidente de la FÉUO, s’est montrée optimiste quant à l’année à venir. Elle explique que plusieurs campagnes de sensibilisation seront mises en place durant l’année, notamment sur la culture du viol, la décolonisation et le racisme.
La FÉUO a déjà prévu la venue de deux invités pour les activités à venir. Angela Davis, activiste féministe qui lutte contre le racisme, sera présente durant l’assemblée des activistes qui se déroulera cet automne, et Laverne Cox, actrice et activiste pour la reconnaissance de la communauté transgenre, sera de la partie lors de l’activité « Dans ma peau », qui se déroulera en mars 2015.
Pour s’assurer que les étudiants sont bien représentés par la Fédération, la présidente garantit qu’elle et les membres du Conseil exécutif continueront à se battre pour les droits et les intérêts des étudiants.
Représentation et bilinguisme
Toutefois, plusieurs affirment que l’Association devrait en faire plus. C’est le cas pour les membres du groupe Facebook « SFUO does not represent me », qui partagent de l’information sur ce qu’ils identifient comme étant des problèmes de représentation.
Le groupe rappelle que moins de huit pourcent des étudiants au premier cycle ont voté lors de la dernière élection. La page met de l’avant « que la communauté universitaire est plus que les points de vue exprimés par la FÉUO et par la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants ».
À ce niveau, la présidente de la FÉUO argumente que « dans toutes les structures démocratiques, les désaccords et différences d’opinion sont inévitables. L’exécutif est ouvert d’esprit et nous cherchons toujours à créer des liens avec les diverses communautés étudiantes sur le campus pour faire place à la collaboration ».
Plusieurs se rappellent les critiques qui ont suivi l’envoi d’un courriel de langue française bourré d’erreurs grammaticales rédigé par le représentant des bénévoles de la FÉUO, Sunny Bui, en février dernier.
Ce courriel, envoyé aux étudiants dans le cadre d’un suivi sur le Défi Hivernal organisé par la FÉUO, comportait des erreurs flagrantes de français, ce qui a soulevé des doutes quant à l’importance que la Fédération accordait au bilinguisme à l’Université d’Ottawa.
Des efforts sont toutefois déployés pour tenter d’améliorer la situation. « Nous attendons avec impatience les résultats de la vérification du bilinguisme afin de réviser notre approche face à cette question, non seulement au sein de la FÉUO, mais partout sur le campus », affirme la présidente. Les résultats de la vérification seront dévoilés le 25 septembre, soit la Journée du drapeau franco-ontarien.
Les assemblées générales
Suite à un premier échec en novembre 2013, un deuxième référendum lors du semestre d’hiver sur la question des assemblées générales (AG) a obtenu une majorité de 69 % pour les instituer. Faisant partie de ceux qui se sont opposés à l’initiative, Alex Boettger, ancien membre du Conseil d’administration de la FÉUO, avait mis sur pied une campagne contre les AG, évoquant la difficulté de rassembler une si grande communauté.
Au contraire, Anne-Marie Roy défend que « les assemblées générales guideront [la Fédération] dans son travail de revendication [et] deviendront un outil qui permettra à la FÉUO de mieux comprendre les défis auxquels nos étudiants font face sur le campus ».
Une communauté Facebook, intitulée « Actualités Assemblées générales à la FÉUO », a été créée par la communauté des étudiants en faveur des AG. Le lieu d’échange recueille de l’information sur la pertinence des AG dans le contexte universitaire.