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Stéphanie Harvey à l’U d’O : Bien plus que du divertissement

19 septembre 2016

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Par Mathieu Tovar-Poitras

Le 15 septembre dernier, l’Université d’Ottawa (U d’O) accueillait Stéphanie Harvey, quintuple championne mondiale du jeu vidéo Counterstrike, dans le cadre d’une conférence couvrant divers thèmes. Retour sur un évènement unique en ce genre.  

Il semblerait que les amateur.trice.s de jeux vidéos sont nombreux à l’U d’O. En effet, selon Jasmine Bouchard, chef des ressources médias de la bibliothèque de l’U d’O, pas moins de 85 personnes se seraient inscrites pour assister à la conférence. Bouchard a ensuite expliqué que l’évènement organisé par le Service de vie communautaire visait à appuyer les « professeurs et étudiants s’intéressant aux jeux vidéo ».

Harvey a lancé la conférence avec un récit de ses débuts dans le domaine, avant d’aborder sa carrière comme conceptrice de jeux pour Ubisoft. La conférencière a également parlé de la situation des femmes dans l’industrie du jeu vidéo en déclarant « qu’il y [avait] de la misogynie en gaming » et en donnant comme exemples l’absence de tournois mixtes et l’omniprésence de la cyberintimidation.

Suite à ce volet, un participant a prouvé que les observations de la joueuse étaient d’actualité en lançant : « Moi aussi je me suis fait insulter en ligne, mais je ne suis pas émotif à cause de ça », avant de suggérer à Harvey d’« éteindre [son] ordinateur » s’il était elle victime de cyberintimidation. Ces déclarations ont provoqué l’indignation du public et de Harvey, qui a répondu qu’elle ne souhaitait pas accorder d’importance à ces commentaires provocateurs.  L’étudiant a ensuite quitté la salle.

La conférence s’est conclue dans une ambiance décontractée puisque le public a pu participer à une séance de jeu les opposant à la gamer professionnelle. Shahaan Umar, étudiant en génie, a déclaré s’être intéressé à l’évènement parce que le domaine des jeux vidéo le passionnait, mais que « peu d’évènements en [parlaient] ».

Stéphanie Harvey s’est ensuite entretenue avec La Rotonde et a déclaré qu’ « en [s]’adressant à des étudiants, [elle] espère en inspirer un ou deux et leur montrer l’aspect positif » du domaine. Concernant la cyberintimidation, elle a affirmé qu’il fallait « se sortir la tête du sable » pour combattre « un nouveau problème de société dont il faut parler ».

Optimiste, Harvey estime que « les choses vont changer sur le long-terme, mais qu’il faudra travailler pour ce faire ». Et si la conférence a été le théâtre d’une intervention misogyne, elle a surtout été l’occasion de montrer aux étudiant.e.s qu’une femme pouvait réussir dans un domaine dominé par les hommes; un bon début pour se sortir la tête du sable.

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