Par : Charley Dutil – Journaliste
Médecin de famille des Services de Santé de l’Université d’Ottawa (SSUO), Vincent Nadon a été arrêté en janvier suite aux accusations d’une de ses patientes le suspectant de l’avoir filmée à son insu au cours d’une consultation. En attente de son procès pour agression sexuelle et voyeurisme, le docteur est soumis à une arrestation à domicile et fait face à de nouvelles accusations de la part d’autres patientes. La Rotonde est allée prendre le pouls de la communauté universitaire sur son appréhension de cette affaire fortement médiatisée.
Alex Nytschyk – Étudiante en étude des femmes
Je pense que c’est écœurant, c’est malheureux qu’un employé ayant beaucoup de pouvoir et représentant un service de l’école abuse de son pouvoir pour ses propres fins. Ça démontre qu’en tant qu’étudiants sur le campus, notre service de santé ainsi que l’Université ne prennent pas les mesures nécessaires pour éviter une situation comme celle-ci.
Shaz Mirza – Étudiant de l’Université d’Ottawa
C’est horrible, je pense que ces choses ne devraient jamais être faites. C’est des principes humains de base, vous savez, le droit à la vie privée. Les gens dans cette position devraient savoir qu’il est illégal de faire ceci. Je ne dirais pas que c’est un abus de pouvoir puisque je pense que cela n’avait rien avoir avec lui en tant que docteur, il s’agissait plutôt de filmer des patientes à leur insu pour des fins personnelles.
Ahmed Youssef – Étudiant en Sciences de la santé
Personnellement, je ne suis jamais allé aux cliniques de l’Université, mais ça me fait questionner encore plus l’intégrité des docteurs. Dès un jeune âge, nous sommes conditionnés à penser que les docteurs savent tout et qu’il faut avoir confiance en eux, mais on voit des cas comme ceux-ci et on se questionne si c’est vraiment le cas. De plus, on peut définitivement relier ce cas au mouvement #metoo et à la violence faite aux femmes.
Danielle Hudspeth et Camille Trottier – Étudiantes en relations publiques
C’est dégueulasse ! Honnêtement, on est supposé avoir confiance en l’Université et les docteurs et quelque chose comme ceci arrive : ça te fait questionner si on est en sécurité sur notre campus. Ce n’est pas correct. Cela dit, c’est bon qu’après l’incident les gens se soient mis à parler de leurs propres expériences.
Michael Flynn – Étudiant en Histoire
Je pense que ça devrait être une cause pour une investigation interne quant à la manière dont l’Université gère des plaintes et comment le service de santé opère dans ces facilités. Cependant, je suis content que l’Université ait averti la police au plus tôt qu’ils ont pris connaissance de la situation. Selon moi, il s’agit ici d’un clair abus de pouvoir, mais je crois que même sans le mouvement #metoo la situation aurait été réglée de la même manière.
Yohan Louise – Étudiant en Gestion
Premièrement, c’était mon médecin de famille. Je n’ai reçu un courriel que trois jours après m’informant que le médecin avec été suspendu. J’ai découvert toute l’histoire sur Google en lisant des articles issus des médias, puisque l’Université ne m’a pas donné de détails sur l’incident. J’ai trouvé ça un peu hypocrite que l’Université ne dise pas à ses patients toute l’histoire et que ses patients ont dû la découvrir sur Internet. Je trouve ça aussi bizarre qu’il n’y ait pas deux personnes en permanence dans la salle de consultation de la clinique des services de santé : c’était la règle dans les institutions ou j’étais auparavant patient.