
Le sport universitaire et l’argent : il faut trouver une solution
Par: Maxime Jolicoeur, chef du pupitre sports
Mercredi dernier, trois individus, dont deux anciens employés de la compagnie Adidas, ont été déclarés coupables de fraude, ayant donné des fonds aux familles et aux amis d’athlètes de niveau secondaire. En échange, les athlètes en question devaient étudier dans des écoles commanditées par la compagnie américaine. Voici le problème : si les athlètes universitaires étaient rémunérés, ceci ne serait aucunement un problème.
Un changement est nécessaire
Aux États-Unis, les stades de football sont toujours remplis à guichet fermé pour les matchs. Disons que la moyenne du prix d’un billet de football collégial est de 25 US$. Ceci signifie que dans un stade de 70 000 sièges, le revenu total d’un match serait d’environ 1 750 000 US$. Donc, dans une saison normale, une école peut faire un revenu de 12 250 000 US$ en vente de billets seulement, mais les athlètes, eux, doivent se contenter du forfait alimentaire de l’école, vu qu’ils n’ont pas assez d’argent pour aller acheter de la bouffe à l’épicerie. « Qu’ils aillent travailler, ces jeunes pourris gâtés ! », dites-vous. Eh bien, difficile de travailler quand un athlète a 5 cours à l’école, des pratiques chaque jour et des entraînements matinaux. Ces jeunes athlètes sont clairement exploités par les écoles. Le nombre de règlements de la NCAA concernant non seulement les sommes d’argent, mais aussi les cadeaux et les commanditaires est absolument ridicule. Un joueur ne peut presque plus aller prendre un simple café avec un recruteur, il doit payer son propre café !
Pour plusieurs, le niveau professionnel n’est pas une option, donc le sport universitaire est bel et bien leur seule option pour obtenir une éducation. Cependant, ceux qui ne sont encore pas certains de leur choix n’ont pas beaucoup d’options. Au basket-ball, lorsqu’un joueur décide d’aller au repêchage de la NBA (Association nationale de basket-ball), il doit absolument se faire repêcher, sinon, sous les règles de la NCAA et d’U Sports, les athlètes n’ont pas l’option de retourner à l’école pour terminer leur baccalauréat. Mais le problème est que les écoles s’en foutent du bien-être de leurs étudiants. Ils veulent gagner, sans payer leurs athlètes. Ça n’a aucun sens.
Des saleurs de fou!
Si on veut discuter du fait que les athlètes ne sont pas rémunérés, les entraîneurs ne devraient pas non plus l’être, ou du moins pas autant. L’entraîneur américain le plus payé est Nick Saban, l’entraîneur-chef du programme de football à l’Université d’Alabama. Son salaire annuel est de, attachez vos tuques, 8 300 000 US$. Juste pour donner un peu plus de contexte, l’entraîneur-chef du programme de football au collège privé Wake Forest a un salaire de 1 800 000 US$. Dernièrement, l’entraîneur-chef de football le moins payé est Matt Viator, d’un collège en Louisiane. Son salaire? 380 000 US$. Oui, oui, vous avez bien lu, le moins bien payé aux États-Unis. Voyez-vous le problème ? Mais non, il ne faudrait surtout pas demander aux universités de payer leurs athlètes, voyons !
Des commanditaires riches
Comme mentionné plus tôt, de grosses compagnies sont les commanditaires officiels des écoles. Par exemple, Nike et Adidas fournissent tout l’équipement, la marchandise officielle de l’école et même les bâtiments sportifs des écoles (vestiaires, salles d’entraînement, etc.). Avec tout l’argent qui est dépensé dans le sport universitaire au Canada et aux États-Unis, il n’y a aucune façon qu’il n’y en ait pas assez pour les athlètes. Vous savez, ceux qui produisent tous les revenus.