– Par Léa Papineau Robichaud –

François Morency n’a pas eu peur de se dévoiler vendredi dernier, alors qu’il est monté sur la scène du Centre des Arts Shenkman à Orléans pour la première fois de sa carrière.

Il y présentait son tout nouveau spectacle, Furieusement calme. Dans ce spectacle qui a pour thème principal la peur, il n’hésite pas à se mettre à nu devant ses spectateurs, leur révélant différentes choses sur lui-même. L’humoriste remarque d’ailleurs une évolution à ce niveau depuis son premier spectacle. « Plus ça va, plus ça devient personnel. Je regarde mes premiers shows, mes premiers numéros, je parlais beaucoup de tout, sauf de moi. J’étais beaucoup à l’extérieur de moi. Maintenant, ça passe plus par moi, parce qu’avec les années, tu as plus confiance en toi, donc tu as moins peur d’être jugé sur ce que tu es », raconte-t-il.

La peur

Après une petite vidéo rigolote qui propose une reconstitution de la famille de l’humoriste alors qu’il était jeune, Morency aborde dès le début du spectacle le concept de la peur, avouant ses craintes face à la réaction de ses parents lorsqu’ils verraient la vidéo. Puis, continuant dans le même filon, il présente un numéro d’un homme lors d’une entrevue d’embauche qui a tellement peur du rejet qu’il bafoue devant l’employeur.

« Je trouvais que c’était un thème inspirant parce que c’est une émotion humaine que tout le monde connait et qui est présente dans la vie de tout le monde », explique celui qui pratique le métier depuis plus de 20 ans. « Je trouvais inspirant d’avoir un fil conducteur et une histoire, mais ce n’est pas un exercice de style, ce n’est pas une conférence sur la peur. Les gens ne vont rien apprendre. Je ne suis pas un expert en la matière, mais c’est ma vision à moi de ce thème-là. »

Il souligne cependant que tout le spectacle n’est pas seulement construit sur ce thème. « Il y a des numéros qui n’ont pas rapport. Ce sont des numéros qui pourraient être retirés du thème. Donc le thème est là, mais il n’est pas rentré de force dans la gorge des gens », ajoute l’humoriste. Parmi ces numéros qui ne suivent pas le thème, on retrouve notamment un numéro farfelu sur les messages insérés dans les biscuits chinois ou encore un numéro sur les joies d’avoir 85 ans. Morency s’amuse aussi à un certain moment à lire des perles trouvées sur des sites de rencontre.

Un spectacle rythmé

Ce quatrième spectacle de François Morency utilise le multimédia grâce à un décor simple, mais amovible. Ainsi, certains numéros sont presque entièrement présentés sur des écrans, tandis que pour d’autres, les écrans ne sont que des éléments secondaires.

« C’est mon spectacle le plus rythmé en carrière. C’est un show qui n’a pas d’entracte. C’est 1 h 45 en ligne. Très varié dans les thèmes, très varié dans les tons. Il y a des numéros où je suis la pédale dans le tapis et il y a des numéros beaucoup plus lents, où il y a une ambiance qui s’installe avec une musique thème, une mise en situation », explique le vétéran de l’humour.

Un peu d’improvisation

L’improvisation, qui avait eu une place importante dans son dernier spectacle, notamment avec le numéro du Petit chaperon rouge, est encore présente dans Furieusement calme, mais elle se présente plutôt sous forme de discussion avec des personnes du public. « Les gens sont sollicités à deux ou trois reprises pendant le show. Aussi, lors du rappel, très souvent je fais une session de questions-réponses avec les gens qui dérapent sérieusement certains soirs », éclaircit François Morency.

Même après quatre spectacles, ce monument de l’humour réussit encore à se renouveler et à faire rire de bon cœur son public. Selon lui, il suffit de ne pas avoir peur de traiter des émotions humaines.