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Arts et culture

Soirée humour sur le campus- « Ça pas d’ostie d’allure »

22 septembre 2014

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– Par Didier Pilon-

Les lumières du Café Nostalgica se sont adoucies et les chaises se sont tournées vers la scène, mardi soir dernier, pour une soirée de stand-up avec Katherine Levac, Virginie Fortin et Mariana Mazza.

                   Les trois humoristes ont profité de l’occasion pour faire valoir leurs différents styles. Katherine Levac a su réchauffer la foule avec de vieilles histoires de son temps passé à l’Université d’Ottawa. Méfiez-vous de sa voix douce et parfois timide, ses blagues frappent fort et de nulle part. Éloquente et bien vêtue, Virginie Fortin a donné impression d’élégance lorsqu’elle a posé pied sur l’estrade. La foule a donc été surprise de se faire bombarder de jokes de sexe et de matière fécale. Il n’en va pas pour autant que ses blagues fussent vulgaires ou faciles. Tout au contraire, ses observations témoignent d’une analyse réfléchie du quotidien, mettant à la lumière des expériences partagées afin d’unir l’auditoire. Enfin, Mariana Mazza s’est lancée sur scène sans aucune prétention et sans aucun filtre. Avec une énergie inépuisable, elle a gueulé à tout tête au plaisir de la foule, se vantant que la scène est bien « le seul endroit où que personne ne peut [lui] dire de [s]e fermer la yeule ». Aucun sujet n’était hors de sa portée et rien ne semblait la gêner.

                  Après le spectacle, les trois humoristes ont démontré qu’elles peuvent aussi parler de choses sérieuses. Les annonces publicitaires ont mis beaucoup d’accent sur le genre des trois participantes. « [L]a relève féminine en humour », nous avise la page Facebook de l’événement ; « l’humour au féminin », précise un carton publicitaire. Les femmes sont en effet moins représentées dans le monde de l’humour, mais Mazza et Fortin ont refusé de s’identifier en fonction de leur sexe. « On ne se sent pas femme ou femme-humoriste », nous indique Mazza, « on se sent humoriste ». Selon Katherine Levac, on constate une raréfaction des préjugés envers les femmes en humour. Certes, c’est un sentier qui a été battu à contrecourant, mais Levac refuse de prendre crédit. « La table est mise », souligne la Franco-Ontarienne, « je n’ai pas vécu le malaise des filles en humour ».

                  Cette position est certes optimiste. À ce jour, c’est très difficile pour une femme de percer dans le monde masculo-centriste de l’humour. Toutefois, le trio partage un même vœu : qu’on arrête de parler de leur sexe et qu’on parle plutôt de leur talent. En effet, Levac se démarque par sa personnalité sur scène et son style pince-sans-rire. Fortin choque son auditoire avec son agressivité passive à sa capacité de nous faire rire des plus méchantes de nos pensées. Mazza est d’autant plus incontournable, enchaînant blagues après blagues avec une énergie sans borne. Il ne faut donc pas minimiser les accomplissements de ces trois humoristes en parlant de « l’humour auféminin », mais plutôt célébrer leur talent et leur succès en parlant simplement « d’humour ».

 

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