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Arts et culture

Nasty Women Burlesque : Soirée de dessous, de politique et de philanthropie

23 janvier 2017

Arts et culture

Par Jasmine van Schouwen

Vendredi dernier, en guise de protestation de l’investiture du nouveau président américain, des dissidents de tous âges se sont réunis au Zaphod Beeblebrox pour une soirée déchaînée de manifestation artistique au bénéfice de la Coalition d’Ottawa contre la violence faite aux femmes.

C’est la dernière des douze Nasty Women qui est montée sur scène ce soir-là. Sous les vivats d’une foule déchaînée, Miss Terri Meat a dévoilé son dos sur lequel était inscrit les mots qui ont autrefois servi d’insultes à son égard. L’artiste s’est réappropriée des termes comme slut, freak et dyke pour en faire des symboles de résistance. Ce n’est certainement pas un éffeuillage conçu à l’intention du regard masculin. « Je suis très politique », raconte Miss Terri, artiste de burlesque. « Ces deux arts m’ont permis d’apprécier mon corps et mon genre. […] J’ai trouvé ma voix et mon confort à travers eux. »

Le genre, la religion et la politique, tous les enjeux sont les bienvenus à cette soirée féministe organisée en guise de rejet politique du nouveau président des États-Unis.

Le burlesque : un art par et pour les femmes

Sassy Muffin, l’une des animatrices de la soirée et membre de la troupe de danse du Capital Tease Burlesque, considère que le burlesque permet aux femmes de s’affirmer et de s’accepter, en offrant de la visibilité à une diversité de corps qui se présentent sans honte ni excuses. « De voir une diversité de corps sur scène me fait apprécier la différence », affirme-t-elle. « Nous ne sentons jamais que notre corps est parfait mais […] nous avons la responsabilité de monter sur scène et de nous manifester. » Le burlesque, explique-t-elle, « permet aux femmes de se prendre en charge et de trouver un moyen de s’exprimer publiquement : personne ne lui dit quel costume porter ou comment danser ou quelles parties de son corps elle se doit de révéler. C’est elle qui prend ces décisions. »

Selon Miss Terri, ce sont justement les femmes qui seraient responsables de la remontée en popularité du burlesque. La majorité des artistes et même des productrices seraient en effet maintenant des femmes.  « Elles peuvent ainsi décider comment elles veulent se présenter, et ce qu’elles veulent donner d’elles-mêmes sans avoir la pression de le faire pour un regard masculin. » 

Ottawa : scène inattendue du burlesque

Sassy Muffin et Miss Terry Meat affirment toutes deux qu’Ottawa offre aux artistes du burlesque un public admiratif et dévoué. « J’ai fait des représentations dans plusieurs différentes villes mais je trouve que la communauté burlesque d’Ottawa est particulièrement déchaînée. Les publics à Ottawa sont tellement excités », se réjouit Miss Terry. Sassy Muffin, bureaucrate fédérale de jour, insiste qu’Ottawa est un espace vibrant pour les divertissements : « Tout le monde fait quelque chose d’intéressant durant les fins de semaine, bien que les gens ne veuillent pas toujours en parler. »

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