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Arts et culture

Chipies un jour, chipies toujours

Crédit visuel : Caroline – Andrée Boutet

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe de la section Arts et culture 

Le groupe musical Les Chipies présentait ses meilleures pièces des dernières années, le samedi 7 mars à 14h et 20h, à la Boîte noire de l’Avant-première.

Depuis le premier 8 Femmes huit mars en 1996, Andrée Poirier, Claire Duguay et Louise Poirier composent des chansons dénonciatrices et engagées pour la lutte féministe.

Dans ce spectacle, elles tentent d’exposer avec humour et colère ce qu’il reste encore à faire pour les femmes d’ici et d’ailleurs.

Les Chipies présentent un spectacle oscillant entre le rire et le pleur, les injustices marquantes et les petites remarques quotidiennes qui dérangent. Ces femmes, dont la présence est authentique et forte, font le portrait d’une lutte féministe nuancée, sous toutes ses couleurs. 

Entre musique et discours

Ce qui marque, chez ce groupe, est le côté engagé des chansons. La musique, regroupant guitare, piano, voix, harmonica, cuillère, gazou, rythme, et des textes souvent poétiques, permet d’ancrer la révolte.

Les airs folkloriques divertissent et permettent de transmettre des sujets plus sérieux avec humour et sarcasme, tandis que l’accompagnement au piano des slams et des chansons plus sérieuses marquent le discours.

Les phrases accrochantes telles que « faut qu’une fille veule, c’est pas sorcier » restent dans la tête. Les trois artistes font parfois participer le public dans la performance d’une chanson, ce qui amuse. Le ton est souvent dynamique, intime ; parfois sérieux, dramatique. 

Entre deux chansons les chanteuses du groupe se confient, souvent avec humour, sur leurs remarques personnelles ou sur ce qui, dans l’actualité, les ont marquées au sujet des femmes. La parole passe ainsi de l’intime au politique. 

Tous les jours, au féminin

Du verre de vin que la femme prend à 17 h, parce qu’elle est trop débordée, à celle qui craint tous les jours pour sa vie ; Les Chipies voyagent aisément entre les différentes problématiques au féminin. L’alternance entre l’humour et le sérieux permet d’alléger et de mieux recevoir le propos. 

Sur une note plus légère, elles abordent des préoccupations liées au quotidien des femmes telles qu’ « avoir une chaleur », les carcans de beauté, la chirurgie plastique, se faire appeler « ma petite madame » ou encore les plaisirs « de la demoiselle ». 

Elles lient aussi la thématique environnementale à celle des femmes ; « mère de pétrole » et dénoncent la crise climatique.

Masculinité remise en question

Leur prise de parole se veut pour les femmes, mais elle aborde aussi ce que les hommes au quotidien font pour perpétuer les inégalités. La chanson  Tu n’es pas un homme, énonce une série de situations où les hommes violentent les femmes ou tirent profit de leurs privilèges.

La phrase répétée « tu n’es pas un homme » remet en question toute la notion de masculinité qui pourrait être associée à une prise de pouvoir sur les corps, les têtes et les coeurs des femmes. 

Elles rient, elles pleurent, mais surtout célèbrent la force des femmes uniques. De toutes les thématiques ; pauvreté, violence conjugale, violence sexuelle, discrimination systémique, le sentiment de sororité ressort. Les Chipies invitent les femmes à se tenir debout, ensemble et pour elles-mêmes. 

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