Par Lissa Léger
SlutWalk, une marche qui dénonce et qui sensibilise la population à la culture du viol, a eu lieu le 13 septembre dernier.
Le mouvement SlutWalk a été lancé en 2011, après le commentaire de l’agent de police Michael Sanguinetti de Toronto : « Women should avoid dressing like sluts in order not to be victimized [Les femmes devraient éviter de s’habiller comme des putes afin de ne pas devenir des victimes]. » SlutWalk milite contre la culture du viol, mais plus précisément contre le blâme imposé aux victimes. Le blâme et la honte peuvent venir des questions que l’on pose aux victimes de violence sexuelle, quel type de vêtements la victime portait ou la longueur de ceux-ci, par exemple. La marche sert de support moral et en même temps dénonce le fait que ce n’est jamais la faute de la victime.
Malgré la pluie, la foule s’est rassemblée au Monument canadien des droits de la personne pour le début des discours. Plusieurs femmes ont pris la parole pour mettre en lumière différentes réalités en lien avec la culture du viol. Tout d’abord, RJ, un individu qui affirme sa bispiritualité (terme qui signifie se reconnaître dans les deux genres), a voulu mettre l’accent sur les 1 200 femmes autochtones disparues au Canada. Debbie Owusu-Akyeeah a poursuivi en présentant à la foule la terminologie utilisée pour décrire le corps des femmes noires et pour montrer à quel point les femmes noires sont davantage sujettes à la discrimination en raison de leur race. C’est Ashley Bickerton, docteure en études féministes et de genre, qui a conclu avec un discours sur l’importance de continuer à bâtir une communauté avertie et de ne jamais mettre en cause les victimes qu’elle qualifie de survivant.e.s. Elle a conclu son discours avec une notion centrale de la culture du viol : « Perpetrators shouldn’t be simply framed as anomalies, bad apples or mad monsters; we need to consider how their actions might reflect intersecting norms of masculinities in our society at large[Les contrevenants ne doivent pas être décrits comme des anomalies, les pommes pourries ou des monstres fous ; nous devons considérer comment leurs actions reflètent l’intersection des normes de la masculinité dans notre société]. » À la base de plusieurs problématiques sexuelles, il y a des enjeux systémiques. La plupart du temps ces aspects sont négligés, ce qui oeuvre à perpétuer l’abus.
C’est suite à ces mots que les participant.e.s se sont mis en marche vers la rue Wellington avec leurs affiches et leurs chants de positivité.
Si vous voulez vous impliquer auprès de ce mouvement, suivez SlutWalk Ottawa sur les médias sociaux ou écrivez directement à slutwalkottawa@hotmail.com
Erratum : Une version précédente de cet article avait mal identifier l’identité sexuelle de RJ et attribuait une citation érronée à Ashley Bickerton.