
Shaun Boothe au Café Alt : L’inspiration déborde des frontières culturelles
– Par Didier Pilon –
C’est dans le confort du Café Alt que la FÉUO a inauguré, le premier février, les célébrations entourant le mois de l’histoire des Noirs sur le campus. Pour l’occasion, la Fédération a invité Shaun Boothe – artiste hip-hop, conférencier et certains diront même poète – pour présenter « The Unauthorized Biography Series », une collection de chansons hip-hop qui célèbre la vie de personnalités culturelles importantes.
Shaun Boothe a une feuille de route impressionnante. Après le succès de son single « One by One », qui a entre autres grimpé au premier rang du palmarès MuchVIBE en 2006, Boothe a fait des tournées à travers le Canada avec de grands noms de l’industrie, tels que Kardinal Offishall, Talib Kweli. En 2011, il a même partagé la scène avec Nas et Lauren Hill à l’Amphithéâtre Molson.
Quoique plus intime, sa performance au Café Alt était tout aussi marquante. Sur des trames musicales provenant des haut-parleurs de son MacBook, Boothe a chanté la vie des grands des grands, passant de Martin Luther King et Obama, à Bob Marley et à Sean Combs, accentuant non seulement leurs accomplissements, mais aussi les obstacles qu’ils ont dû surmonter. Le tout s’opère devant une projection touchante d’images et de clips vidéo de moments importants, tels que le One Love Peace Concert de 1978 ou le discours I have a dream sur les marches du Lincoln Memorial. Le chanteur fait preuve d’un synchronisme remarquable dans son interaction avec ces deux médiums.
Par exemple, de l’histoire de Mohamed Ali, il en fait ressortir comment les changements de l’opinion publique ont marqué sa carrière. Publiquement vilipendé pour son opposition à la guerre du Viêt Nam, Ali se voit dépouillé de son titre mondial et de sa licence de boxe en 1967. Toutefois, après que les innombrables horreurs de la guerre ont acquis plus de visibilité, l’opinion populaire change et Ali est célébré pour sa prudence à cet égard. « For now is not foever » (« pour l’instant n’est pas à jamais »), s’exprime l’artiste avec bon espoir. En arrière-plan, on y voyait des extraits du célèbre Rumble in the Jungle, ce combat légendaire au Zaïre, où Ali reprit son titre aux dépens de George Forman. L’enregistrement de la foule qui hurlait « Ali Bomaye » (« tu le Ali ») en boucle fait écho aux paroles du chanteur.
Entre ses chansons, Boothe revient sur des passages et des thèmes importants, de manière à stimuler une interaction avec la foule. Au-delà de l’expérience particulière des Noirs en Amérique du Nord, le conférencier a touché à des sujets qui affectent tous les gens : l’image de soi, surmonter l’adversité, l’unité entre les personnes, faire face à ses démons, et cetera. La foule était émue. Une spectatrice essuyait même ses larmes au son de « No Woman No Cry », non pas attristée par la mort de Marley, mais plutôt emportée pas la beauté de son histoire. Longtemps après la performance, la conversation continuait dans de petits groupes informels.
5 février
Black History Show (Auditorium des anciens, 19 h 30)
Big Vision Films, une compagnie spécialisée dans la production de vidéos promotionnelles, présentera un court métrage au sujet de l’histoire des Noirs.
6 février
Soulful Expressions (Auditorium des anciens, 20 h) : Cet événement présentera des vitrines d’artistes littéraires. L’admission est gratuite et des rafraîchissements seront offerts.
11 février
In Living Colour (école secondaire Colonel, 18 h) Une mosaïque de chants, de danse, de poésie et de sketches, cette production étudiante présente la culture noire et les problématiques qui affectent les minorités ethniques.
26 février
Vin et fromages des Professionnels noirs (DMS 12102, 18 h) : L’événement vise à établir des liens entre les étudiants noirs et des professionnels dans leur domaine. Quoique les invités n’aillent pas tous confirmé, McDonald affirme qu’il y aura sûrement des professeurs, des employés du gouvernement ainsi que des membres de l’Association des Avocats Noirs du Canada.