Crédit visuel; Andrey Gosse – directeur artistique
Par Pascal Vachon – Journaliste et Miléna Frachebois – Journaliste
Le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) s’est déclaré comme une organisation pro-choix lors de la réunion de son conseil d’administration (CA) le dimanche 27 octobre dernier. Cette décision fait suite au retrait du financement du club de la vie étudiante qui se serait associé avec des membres pro-vie.
Une motion a été proposée par la commissaire à l’équité du SÉUO, Judy El-Mohtadi, lors de la réunion du CA du 27 octobre. Celle-ci fait du Syndicat une organisation officiellement en faveur du droit de la femme à l’avortement.
« Toutes les femmes doivent sentir qu’elles peuvent faire un choix et ce, en toute sécurité, ici, sur le campus » a déclaré El-Mohtadi. La motion a été adoptée à l’unanimité par les 9 membres du conseil présents à la rencontre.
Un enjeu qui provoque le débat
Le SÉUO affirme que cette motion ne cible pas directement le club pour la vie étudiante, regroupement étudiant pro-vie qui a vu son financement retiré par le Syndicat. « On n’as pas mentionné le nom du club en question et nous n’en avons pas parlé aujourd’hui car la motion n’a rien à voir avec la reconnaissance du club en question », a clarifié le Commissaire à la revendication, Sam Schroeder.
La motion a suscité du désaccord au sein des quelques dizaines d’étudiant.e.s qui ne faisaient pas partie du CA et qui ont assisté à la réunion. Les témoins pro-vie présent.e.s à la réunion ont critiqué le Syndicat sur le fait d’imposer une position sur la question de l’avortement au corps étudiant.
« On est pas contre votre choix d’être pro-vie mais on veut reconnaître la voix de ceux et celles qui sont en faveur de l’avortement », a répondu El-Mohtadi.
151 clubs étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O) ont signé une pétition dénonçant le financement du club pour la vie étudiante.
Sur ce point, Schroeder a fait des clarifications ; « le SÉUO n’a donné aucune somme d’argent ou de fonds directement au club dans le but de les inciter à prendre cette position », a-t-il précisé.
Le club pro-vie, mal compris ?
Une représentante du club pro-vie qui a préféré demeurer anonyme se dit déçue et confuse du retrait de leur financement. Elle pense que cette décision serait issue d’une mécompréhension des objectifs du club pro-vie. D’après elle, le club est un « groupe de discussion » ou les étudiant.e.s viennent tout simplement parler de leurs points de vue sur l’avortement.
« On veut que les gens comprennent qu’on est là pour répondre aux questionnements des personnes [sur l’avortement], on n’est pas là pour harceler les femmes qui ont eu recours à l’avortement », a expliqué la représentante.
Elle souligne aussi que le club pro-vie fournit des services aux centres de grossesse de la région.
À quelques jours des élections
La décision du SÉUO de s’affirmer comme organisation pro-choix arrive à un moment important pour le Syndicat, puisqu’elle survient à quelques jours des élections partielles pour faire part du comité exécutif et du conseil d’administration. Le vote prendra place du 6 au 8 novembre prochain.
El-Mohtadi a confirmé qu’elle soumettra à nouveau sa candidature pour le poste de Commissaire à l’équité.