Actualités
Par Maria Princene Dagba
Les choses bougent du côté de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Si vous l’avez manqué, dimanche 23 juillet a eu lieu le premier Conseil d’administration diffusé en direct sur la page Facebook de la Fédération. Une première dans la stratégie d’engagement et de transparence adoptée par le Comité exécutif. Néanmoins, lors de la diffusion en direct et autour de la table, les échos ne restent pas moindres sur la démission du Vice-président aux affaires sociales (Vp sociales).
L’état des finances et une stratégie de transparence
Rizki Rachiq, Vice-président aux finances, avoue que l’assurance santé Greenshield a été renouvelée en dépit des difficultés financières rencontrées pendant l’année 2016-2017. Cette dernière demande 750 dollars pour couvrir les services de santé mentale, incluant l’accès à des psychologues, à des conseillers et à des travailleurs sociaux. Ces nouvelles dispositions dans le régime d’assurance santé auront toutefois des forfaits plus onéreux. « L’exécutif de la FÉUO a choisi de diffuser en direct les réunions du CA [Conseil d’Administration] afin de les rendre transparentes et accessibles. Nous croyons que c’est très important d’avoir des communications mises à jour pour l’année 2017. Nous avons aussi lancé un nouveau site web, avec plus d’informations sur notre gouvernance », lance Kathryn Leblanc, Vice-présidente aux communications de la FÉUO lors d’un échange avec La Rotonde.
Deux campagnes, une garderie à venir et des salles de bains non-genrées
Approuvées par le comité exécutif, la santé mentale et la prévention de la violence à caractère sexuel seront les deux campagnes phares de la nouvelle année académique sur le campus. « La culture du viol n’est pas reconnue par l’U d’O. Nous prévoyons de donner une formation obligatoire à tous les travailleurs du campus d’abord et plus tard à toutes les personnes présentent sur le campus, dont les étudiants », a déclaré Leila Moumouni-Tchouassi, Vice-présidente aux affaires de l’équité. « L’an dernier, deux étudiants se sont suicidés. L’université travaille sur des ressources, comme une application qui donnera des conseils dans de nombreuses langues pour encourager le bien-être mental des étudiants », rassure-t-elle. À son avis, il serait davantage équitable d’avoir des salles de bains non-genrées sur le campus.
Trois chapeaux pour Hadi Wess
À titre de président, Hadi a entrepris dès son nouveau mandat des pourparlers avec l’Association des étudiant.e.s en études autochtones et canadienne (AÉÉAC). « On a parlé à l’exécutif de l’Association pour voir comment travailler avec les défis que la communauté autochtone rencontre sur le campus», affirme Hadi. Par ailleurs, il mentionne qu’il a été élu président national des étudiant.e.s. francophones et francophiles de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants en juin dernier. Désormais, il assure non seulement son poste de président et son titre de représentant, mais aussi l’intérim du Vice-président aux affaires sociales. « En tant que Vp, j’ai finalisé l’horaire de la Semaine 101 et je travaille présentement sur la logistique », ajoute t-il. Néanmoins, avant la levée du Conseil d’administration, la résignation du Vp aux affaires sociales a été remise sur la table. La déclaration d’Hadi Wess : « Il n’y avait aucun conflit avec l’exécutif. Il y a seulement eu des problèmes concernant l’organisation de la Semaine 101. Et alors, le Conseil d’administration souhaitait poursuivre une enquête et le Vp sociales a démissionné avant cette enquête. »
La Rotonde a posé quelques questions à Jonathan Chin-Fook à ce sujet.
Un mandat bref mais une implication de longue date
Impliqué depuis 2003 comme bénévole à la FÉUO, au service de raccompagnement, comme employé de la Banque alimentaire de la FÉUO et dans l’exécutif de Telfer en 2015, Jonathan Chin-Fook a un historique d’engagement au sein de la vie universitaire de l’U d’O. « J’ai une longue histoire avec la FÉUO. Mon bac m’a pris plus de temps, mais c’est la vie étudiante et la politique qui sont comme ça », sourit t-il. En effet, ce dernier a été élu en tant que Vice-président aux affaires sociales pour l’année 2017-2018. Néanmoins, dans la foulée d’un mandat à peine entamé, Chin-Fook a démissionné de son poste le 4 juillet dernier.
La cause de son départ
« Il y avait des problèmes interpersonnels avec l’exécutif. Je ne veux pas pointer du doigt quelqu’un. C’était difficile compte tenu des problèmes financiers et la FÉUO était au bord de la faillite l’an dernier. On a coupé deux postes. C’était un fardeau et j’ai décidé qu’il était temps de quitter », raconte Jonathan. « J’aurais tellement voulu compléter mon mandat. Quand je commence quelque chose j’aime le finir et je suis arrivé au point où je me suis dit qu’il n’y avait pas de la place pour moi », confie l’ancien Vp sociales. En fait, « l’exécutif m’a présenté une lettre qui sollicitait ma résignation. Après l’avoir reçue, on a fait une réunion et ils m’ont demandé quelle était ma décision. Je comptais rester mais on ne voulait pas que je reste. C’était difficile pour moi de travailler dans un milieu où tout le monde me cible », dénonce Chin-Fook.
« Chaque année, il y a un exécutif qui est visé par un autre exécutif. Et c’est comme un cycle. Si ça continue tout va exploser un jour. Moi j’en parle pour faire la lumière sur les problèmes interpersonnels et changer les choses pour l’avenir », déplore Chin-Fook. Il rappelle que les poursuites lancées par Roméo Ahimakin, président sortant de la FÉUO, ont fragilisé l’exécutif. Pour lui: « Ce cycle doit cesser. C’est important qu’on change ca. Il peut y avoir pire qu’une simple poursuite».
Un message de renouveau
« Je veux que les choses changent à la FÉUO pour qu’on avance. Quand j’ai appris les résultats [des élections], j’étais content de voir que les étudiants m’avaient élu. J’ai rêvé d’être dans le Comité exécutif de la FÉUO pendant quatre ans. Peut-être que je n’avais pas le bon timing ». En guise de mot de fin, Chin-Fook incite les étudiants à s’impliquer de quelques manières que ce soit pendant leurs années de baccalauréat. « Quatre ans passent vite et il y a tant de choses à faire sur le campus », conclut le Vice-président sortant aux affaires sociales.