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S’épanouir sur le campus : Climat LGBTQ2S+

Par: Gabrielle Lemire, Cheffe du pupitre Actualités

Une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et le genre, un accès limité aux soins de santé et un manque de ressources et de représentation figurent parmi les facteurs qui minent l’expérience des personnes s’identifiant à la communauté LGBTQ2S+ sur les campus universitaires. Des chercheurs des Universités Wilfrid-Laurier et McGill ont développé la première enquête d’envergure provinciale qui recensera les données de cette population étudiante.

**** Sachez que l’utilisation des acronymes LGBTQ, LGBTQ+, LGBTQ2S+ et LGBTQ2SIA+ varie d’une entité à l’autre, c’est pourquoi elle varie également selon la préférence des personnes interrogées dans le texte. ****

Les docteurs Michael Woodford, Simon Coulombe et Zack Marshall ont constaté des lacunes au niveau des données empiriques sur la communauté LGBTQ2S+ : « Au Canada, peu d’études ont été menées à propos du climat sur les campus universitaires chez la population étudiante gaie, lesbienne, bisexuelle, trans, queer et bispirituelle ou ayant une autre identité sexuelle ou de genre diverse (LGBTQ2S+) », explique Dr Simon Coulombe, chercheur et professeur en psychologie communautaire. Il affirme que les données sur la discrimination qui persiste sur les campus universitaires quant à l’identité de genre et l’orientation sexuelle proviennent d’études empiriques américaines.

Avec le sondage S’épanouir sur le campus : Climat LGBTQ2S+ au sein des campus universitaires en Ontario, l’équipe désire en apprendre le plus possible sur le vécu, le succès et le bien-être des membres de cette communauté en Ontario. « L’intention, c’est aussi de reconnaître les facteurs qui permettent un fonctionnement optimal sur les campus et non seulement ce qui ne fonctionne pas, et c’est ce qui manque dans la littérature des États-Unis », nuance Coulombe. Celui-ci souligne l’importance de se tourner vers un modèle écologique et systémique qui identifie les facteurs individuels et sociaux qui ont un impact sur l’épanouissement des jeunes sur les campus. « Ensuite, on va pouvoir orienter les politiques et les programmes dans les universités pour répondre aux besoins des membres de cette communauté-là », ajoute Coulombe.

Création de safe spaces

Ces besoins sont multiples selon Pamela Bader, coordonnatrice des services de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa. Au sujet de l’importance de l’existence d’un Centre de la fierté, celle-ci indique qu’il est important d’organiser des espaces et des événements sécurisés pour la communauté « parce que cela permet aux étudiants LGBTQ2SIA+ de disposer des outils et de la représentation nécessaires pour avoir un accès égal à l’éducation ». À la fois un endroit inclusif et sécuritaire, le Centre possède les ressources nécessaires pour informer les personnes qui subissent des discriminations ou qui sont simplement curieuses d’en apprendre plus.

John Shrives, président de l’association Outlaw d’étudiant.e.s LGBTQ de la Faculté de droit, souligne l’importance d’un Centre de la fierté. Shrives peut ainsi rediriger les questions qui dépassent le cadre des ressources dont dispose Outlaw vers le Centre de la fierté. Selon lui, il est important d’augmenter la représentation de la diversité de genre et d’orientation sexuelle, tout particulièrement dans le domaine du droit, où ça peut prendre des décennies avant d’atteindre une notoriété au sein d’un cabinet. La représentation des minorités afin de prendre en compte leur perspective dans le corps juridique présente donc encore des lacunes comparativement aux autres domaines.

Il en va de même à la Faculté, selon Shrives. « Ce qu’on a voulu faire, c’est tisser des liens avec la Faculté. C’est important de présenter les nouveaux étudiant.e.s à ces professeur.e.s qui appuient les droits LGBTQ », explique le président d’Outlaw. Celui-ci ajoute que les liens avec des professeur.e.s de confiance et les événements et levées de fonds qu’organise l’association ciblent surtout les étudiant.e.s de première année pour les intégrer à une communauté d’allié.e.s.

L’esprit de communauté

Cette aspect communautaire est fondamental en matière de LGBTQ+ pour le professeur Florian Grandena, qui s’intéresse aux théories queer. « Beaucoup d’étudiants s’arrachent de leur milieu familial d’origine pour aller étudier. Très souvent c’est pour eux la première opportunité d’aller parler de ceci à des gens qui sont formés. Ça permet d’aider les jeunes, les écouter », selon le professeur. L’écoute et la consultation figurent d’ailleurs parmi les priorités de la recherche S’épanouir sur le campus.

Les questions du sondage ont été élaborées après de nombreuses consultations avec des membres de la communauté queer. L’équipe de trois chercheurs s’associe à un comité consultatif réunissant des organismes qui travaillent avec la communauté étudiante et la communauté LGBTQ2S+.

Le sondage est accessible en ligne et prend fin le 30 avril prochain. Toute personne s’identifiant à la communauté LGBTQ2S+ et qui étudie dans une université ontarienne peut y participer. 

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