
Sensibilisation de la crise syrienne: Entre l’aide humanitaire et le slacktivisme
Frédérique Mazerolle
Dans une ère où les médias de ce monde ne font que parler d’attentats terroristes à gauche et à droite, peu se focalisent sur la réalité des réfugiés, qui fuient une vie de terreur et de misère. Pour leur venir en aide, l’Association des étudiant.e.s musulmans de l’Université d’Ottawa (U d’O) a organisé, vendredi dernier, une soirée de sensibilisation de la crise syrienne. Un retour sur l’initiative étudiante, qui a voulu montrer l’exemple en ouvrant non seulement leurs bras, mais également leurs cœurs, aux réfugiés.
Le 27 novembre, 18 h 38, pavillon Montpetit : près d’une centaine d’étudiants sont présents dans la salle, impatients d’entendre parler bon nombre de conférenciers. La soirée est lancée avec un court discours du maitre de cérémonie, Urwah Alhaj, qui se dit plus qu’heureux de voir tant de gens présents à l’évènement. Il ajoute également que les Canadiens ont seulement besoin « d’avoir le cœur ouvert » pour être en mesure de bien accueillir les réfugiés.
Rouba Al-Fattal, professeure au sein de l’École d’études politiques de l’U d’O, fut la première à se prononcer sur la question de la crise des réfugiés. Avant même d’entrer dans le vif du sujet, elle fit un commentaire sur une vidéo qui avait été montrée juste avant le début des conférences, où on pouvait voir des images choquantes de la violence quotidienne à laquelle doivent faire face les millions de réfugiés syriens, dont 1,6 million ne font que se déplacer à l’intérieur du pays ravagé par la guerre civile.
« Je suis une mère de deux enfants, alors j’ai trouvé cela extrêmement difficile, voire impossible, de regarder ces images », explique-t-elle. La professeure a par ailleurs mentionné qu’elle trouvait abominable qu’une famille de réfugiés vivant au Liban vive avec approximativement 13 $ par mois.
Une étudiante de l’U d’O, Assma Galuta, a également parlé de sa vie en tant qu’activiste des droits musulmans. Victime de guerre et de cancer, elle croit fermement que les médias ne montrent pas la vraie réalité des gens qui vivent dans les zones de guerre. En effet, lorsque l’étudiante a visité le pays natal de son père, le Liban, elle dit avoir vécu les deux semaines les plus difficiles de sa vie, alors que le pays se remettait encore difficilement du printemps arabe.
Mozynah Nofal, étudiante à la maitrise en éducation et leadership, a ajouté que les conséquences de la guerre touchaient également l’éducation des jeunes, qui en souffrent le plus dans ce temps de guerre civile.
En lien avec la vidéo qui fut montrée plus tôt dans la soirée, Nofal affirme que, contrairement à l’opinion populaire, les gens devraient tout simplement accueillir les réfugiés et leur donner droit à une éducation de qualité et à un avenir prospère, au lieu de partager ces horribles images sur les médias sociaux. « En ne faisant que partager ces images, on ne fait seulement que du slacktivisme ». Une pensée sur laquelle plusieurs ont dû réfléchir suite à sa présentation.