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Arts et culture

S’engager pour la francophonie, 123 petits pas à la fois

Crédit visuel : Courtoisie

Entrevue réalisée par Tom Chazelle Schulze — Journaliste

Originaire de Brantford, en Ontario, Amy Maan est récipiendaire du prix Bernard Grandmaitre 2025 dans la catégorie Allié.e de la francophonie de l’année. Bien que le français ne soit pas sa langue maternelle, elle a fait du fait français une véritable passion et un engagement de vie. Elle discute aujourd’hui, avec La Rotonde, de son engagement envers une francophonie inclusive et vivante et de son projet « 123 Petits pas ». 

La Rotonde (LR) : Qu’est-ce qui vous a amenée à vous engager en faveur de la francophonie ?

Amy Maan (AM) : Mon parcours avec le français est particulier, et c’est ce qui me permet d’aider d’autres familles aujourd’hui. Mes parents m’ont inscrite dans un programme d’immersion française dès l’enfance, et, après le secondaire, j’ai obtenu une bourse pour étudier en français à l’Université d’Ottawa. Malgré les défis qui accompagnent le fait d’apprendre une nouvelle langue, j’ai découvert une vraie passion pour le français.

Lorsque je suis devenue maman, j’ai fait le choix de parler français à mes enfants pour qu’ils apprennent naturellement la langue. En revanche, ce n’était pas si simple de l’apprendre, puisque nous vivons dans un milieu anglophone. 

C’est ainsi qu’est né 123 Petits Pas, une entreprise qui aide les familles canadiennes à intégrer le français dans leur vie quotidienne. L’entreprise offre aux enfants âgé.e.s de 0 à 9 ans des cours et activités ludiques en français. Le programme est à la portée de tou.te.s les parents, même ceux et celles qui ne parlent pas français. Mon but : rendre le français accessible et amusant pour tou.te.s !

LR : Que représente pour vous le fait d’être reconnue comme Alliée de la francophonie de l’année ?

AM : C’est un immense honneur ! Être alliée de la francophonie, c’est d’aider les familles en rendant le français accessible. Cette reconnaissance confirme la valeur de mon travail et me touche profondément.

La reconnaissance est d’autant plus significative pour moi, car en tant que personne dont la langue maternelle n’est pas le français, j’ai pu douter de ma place dans les espaces francophones. Nous faisons parfois face à des réactions moins accueillantes envers les accents ou les parcours atypiques. Je suis tellement heureuse d’être restée fidèle à ma langue et d’avoir dépassé ces insécurités. 

En persévérant, j’ai pu aider plus de 5 000 familles à travers le Canada. Recevoir cette distinction de la part de la communauté francophone elle-même est une belle validation de mon engagement envers le rayonnement de la langue française dans notre pays bilingue.

LR : Quelles ont été les principales motivations derrière votre engagement pour la promotion de la langue française et de la culture francophone ?

AM : Mon propre parcours m’a énormément motivée. J’ai dû surmonter mes insécurités en tant qu’apprenante du français, et aujourd’hui, j’enseigne non seulement la langue, mais je l’utilise au quotidien pour élever mes enfants. Je sais à quel point apprendre une langue peut être intimidant, surtout quand nous manquons de confiance. Toutefois, cela en vaut la peine ! Mon parcours, parce qu’il est unique, a une valeur précieuse. Aujourd’hui, je suis fière d’accompagner des milliers de familles à travers le Canada et de prouver que chaque petit pas fait toute la différence. 

Être bilingue au Canada est une opportunité que chaque parent devrait vouloir offrir à ses enfants. Par le biais de mon entreprise, j’offre des outils aux parents qui veulent atteindre cet objectif, même s’il.elle.s ne parlent pas français. Le français est souvent perçu comme une matière scolaire, alors qu’en réalité, c’est une langue vivante qui permet de se connecter aux autres. C’est justement la raison pour laquelle je l’enseigne d’une manière différente : avec des jeux, de la musique et du mouvement, pour que l’apprentissage soit naturel et amusant ! 

LR : Pouvez-vous nous parler d’initatives dont vous êtes particulièrement fière et qui illustrent votre engagement envers la francophonie ?

AM : J’ai eu la chance de mener plusieurs projets grâce au financement du programme Bilingual Ottawa de l’ACFO, et j’en suis extrêmement fière. Le projet le plus récent auquel j’ai contribué est un guide gratuit d’introduction au français, actuellement distribué à 1 000 familles à travers la ville d’Ottawa. Ce projet me tient particulièrement à cœur, car il permet d’offrir aux familles un outil concret et accessible pour intégrer le français dans leur domicile. 

Je suis également en partenariat avec Canadian Parents for French et Families Canada pour donner vie à notre projet collaboratif French Footprints. Ce projet vise à soutenir les éducateur.ice.s et les parents dans l’introduction du français chez les jeunes enfants âgé.e.s de 0-6 ans. C’est une initiative qui me passionne, car elle encourage l’apprentissage du français dès la petite enfance et rend la langue plus accessible aux enfants partout au Canada.

S’il y a un programme dont je suis particulièrement fière, c’est bien mes sessions virtuelles en direct pour parents et enfants (0 à 9 ans). Pendant ces sessions, j’entends les rires, je ressens les liens qui se créent, et je constate à quel point ces moments partagés autour du français ont un impact profond. C’est une immense joie pour moi d’accompagner ces familles et de voir leur amour pour la langue grandir un peu plus à chaque séance.

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