Semaine équitable à l’Université d’Ottawa : Beaucoup de chemin reste à faire
– Par Clémence Labasse –
L’Université d’Ottawa (U d’O) était placée sous le signe du commerce équitable et organique, la semaine dernière. Ou tout du moins, c’était l’intention du Bureau du développement durable (BDD) en organisant une semaine à thème.
Interrogés lundi par La Rotonde, beaucoup d’étudiants ne semblaient pas être au courant de l’existence de cette semaine. « Je n’avais vraiment aucune idée qu’il y avait une telle semaine », a avoué Natalie Feltrin, étudiante de quatrième année en sciences politiques. Alice Tremblay, agente de communication du Bureau, estime qu’ « il y a quand même eu une bonne présence étudiante à l’événement, étant donné les conditions ».
La semaine thématique a commencé par une « journée verte » lundi, dont l’attraction principale était un salon à l’extérieur du pavillon FSS. En plus des tables d’information, on y servait du café et du thé issus du commerce équitable dans des gobelets réutilisables. Aux alentours de 14 h cependant, les installations s’étaient évanouies dans la nature, en raison du froid, a indiqué le Bureau.
Nicole Maylor, vice-présidente au commerce équitable de l’association Ingénieurs Sans Frontières de l’Université d’Ottawa et membre du BDD, déplore que la communication sur les options équitables sur le campus ne sont pas efficaces. « Un des problèmes est le nombre de personnes qui travaillent sur ces initiatives. Je crois que pour la journée verte, une seule personne organisait le tout », explique l’étudiante. « Les groupes étudiants qui tentent d’organiser des événements à l’échelle du campus sont souvent très petits, et je crois qu’avec un meilleur appui et plus de fonds de la part de l’administration, ces campagnes seraient bien plus faciles », ajoute-t-elle.
Pour les autres jours, aucune activité n’était prévue. Si le but de la semaine était entre autres de promouvoir le nouveau titre « Campus équitable » de l’Université, obtenu en mai dernier, aucune communication ultérieure n’a été faite à ce sujet.
Traitement de faveur pour les grandes chaînes
L’Université est le septième campus au Canada à recevoir ce titre, quelques années après l’Université de la Colombie-Britannique et l’Université McGill, entre autres. « Ce que ça signifie, c’est que tous les commerçants non franchisés servent maintenant des produits équitables. Les grandes chaînes comme Tim Hortons, Second Cup, etc. peuvent toujours servir leurs produits », explique Mme Tremblay.
Concrètement, pour obtenir cette désignation, il faut d’abord que l’établissement ait mis en place un comité pilote « qui assure un engagement continu pour maintenir la désignation de “ Campus équitable ” au niveau local », comme l’écrit sur son site web l’organisme Canadian Fair Trade Network.
Il est également nécessaire de rendre les aliments accessibles, c’est-à-dire que tous les services alimentaires sur le campus qui sont sous le contrôle direct de l’Université ou qui sont offerts par des traiteurs (Chartwells, par exemple) au nom de l’Ud’O doivent offrir une variété de produits certifiés équitables. Ainsi, tout le café offert sur le campus est censé être équitable, au moins trois options de thés équitables doivent être disponibles, et au minimum une barre de chocolat aux endroits où l’on en vend. Finalement, il est requis que le campus communique à propos de la disponibilité des produits équitables et fasse de son mieux pour informer la population universitaire sur ce que cela signifie.
Parmi les services non franchisés sur le campus se trouvent le Café Alt et le Café Nostalgica, bien que ceux-ci soient deux services offerts par les associations étudiantes, soit par la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa et l’Association des étudiants diplômés, respectivement.
Des efforts malgré l’indifférence
Depuis des années, l’Université a fait des efforts pour devenir plus respectueuse envers son environnement. En 2013, le UI GreenMetricWorld University Ranking classait l’U d’O au 25e rang des universités les plus vertes au monde et troisième parmi les universités canadiennes derrière les universités de Sherbrooke et York.
En plus du bâtiment FSS, qui détient la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design), et ce malgré les récents problèmes de son mur végétal, il y a aussi sur le campus cinq toits verts et 50 lots de jardins communautaires.
Pour l’avenir, le Bureau compte maintenir et améliorer les services déjà en place (le programme de recyclage de meubles, de réduction de déchets, etc.). Mme Tremblay ajoute que « nous travaillons sur la création d’une banque de glace qui servirait à rafraîchir les édifices et à réduire notre consommation d’énergie, mais également une citerne pouvant capturer un million de litres d’eau de pluie pour réduire notre consommation d’eau potable ».