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Semaine de lecture: Il était une fois, un semestre sans répit

2 novembre 2015

Frédérique Mazerolle

Pour la grande majorité des étudiants, le mois d’octobre ne rime pas seulement avec la fête macabre de l’Halloween, mais également avec une semaine de lecture bien méritée. Cette dernière, qui prit place du 25 au 31 octobre, laisse la chance aux étudiants de pouvoir se reposer et de réviser leurs cours, sans avoir à y assister. Cependant, la semaine de lecture du semestre d’automne n’a pas toujours été réalité. La Rotonde vous offre donc un retour sur son histoire.

Le 7 décembre 2009 : voilà quand cette décision d’ajouter une deuxième semaine de lecture au calendrier universitaire fut prise, acclamée par plusieurs avec qu’une seule abstention. Avant cette date, peu d’universités en Ontario y avaient accès, la majorité d’entre elles ayant seulement une semaine d’étude en hiver. Seules l’Université Laurentienne et l’Université Trent pouvaient en bénéficier.

Question de connaitre et comprendre le contexte de cette motion, La Rotonde s’est entretenue avec Julien de Bellefeuille, qui travaille présentement au Centre des droits étudiants depuis 2013.

Julien de Bellefeuille a été membre du Comité exécutif de la FÉUO pendant deux mandats, soit de 2005 à 2007, à titre de vice-président aux affaires académiques (qui a été changé depuis pour vice-président aux affaires universitaires). Ajouter une deuxième semaine d’étude en automne était alors une de ses promesses électorales.

« Pour moi, ça me semblait tout simplement logique », explique l’ancien étudiant. « Je me disais qu’étant donné que le besoin d’en avoir une en hiver était justifié, la même chose devrait s’appliquer au semestre d’automne. »

Il est important de noter que l’idée d’ajouter une deuxième semaine d’étude ne vient pas d’hier et que plusieurs étudiants avant lui, dont Bernard Drainville, député de la circonscription Marie-Victorin, l’avaient proposé. Cependant, après son départ de la Fédération étudiante, le projet est devenu plus silencieux.

Reste que la FÉUO a toujours inscrit à son agenda de tenter d’obtenir ce droit pour les étudiants. Suite aux résultats d’un référendum tenu en 2006, 83 % de la population étudiante qui a voté s’est dite en faveur d’une semaine additionnelle de lecture.

Alors que les choses semblaient bouger à un rythme extrêmement lent, un évènement bien triste, voire troublant, s’est produit sur le campus et aurait, d’après certains intervenants, joué un rôle d’accélérateur pour le projet. En effet, en septembre 2009, un étudiant en droit s’est enlevé la vie sur le campus. Peu de temps après, le Conseil d’administration de la FÉUO amena son projet au Sénat, qui approuvera l’ajout de la motion en novembre, pour ensuite voter sur celle-ci en décembre.

Alors que les choses bougent relativement lentement au Sénat, il reste que plusieurs personnes semblent avoir des opinions divergentes sur les motifs qui auraient poussé le Sénat à voter si rapidement.

Pour Julien de Bellefeuille, il est clair que ce n’est pas la mort de l’étudiant qui aurait précipité la chose. Par contre, dit-il, « c’est possible que cet incident ait eu un effet sur la décision », en évoquant le cas de l’Université Trent. En effet, l’argument de la santé mentale avait été soulevé lorsque les étudiants de Trent tentaient d’obtenir une deuxième semaine d’étude. Plusieurs statistiques auraient été élevées sur le taux alarmant d’idéation suicidaire chez les étudiants.

Cependant, pour Bruno Gélinas-Faucher, ancien étudiant de l’U d’O et l’un des membres du Sénat présents lors la réunion du 7 décembre 2009, « ce n’est pas tant la mort de l’étudiant qui a précipité les choses, mais bien la volonté d’un acteur important ». « Selon ce que je me rappelle, François Houle, le vice-recteur aux études, était clairement en faveur de la semaine de relâche à l’automne », explique-t-il.

Les exemptés

Certes, ce ne sont pas tous les étudiants qui sont sortis gagnants de cette bataille pour obtenir leur semaine de lecture en automne. Même si la grande majorité des étudiants étaient « en vacances » la semaine dernière, les étudiants inscrits en médecine, en éducation, en droit (section Common law) et les étudiants qui font présentement des stages n’ont pas accès à la semaine de lecture additionnelle.

Selon Bruno Gélinas-Faucher, les étudiants en droit civil s’étaient mobilisés dès le début pour avoir accès à leur semaine de lecture. « Beaucoup de pression avait été faite à l’interne », explique-t-il. Quoique les programmes de droit civil et de common law possèdent tous les deux des horaires similaires, il reste que les étudiants de common law ne peuvent toujours pas avoir leur semaine de répit.

D’après Amani Delbani, étudiante en droit canadien et représentante au Conseil d’administration de la FÉUO, le fait que les étudiants aient un horaire si régulé par le Barreau du Haut-Canada rend très difficile d’insérer une semaine de lecture en automne. Certes, elle croit tout de même qu’une semaine de ce genre ne pourrait être que bénéfique pour les étudiants.

« Je juge qu’il serait juste que l’on ait tous accès à une semaine de lecture en automne. Les étudiants à la faculté travaillent extrêmement fort et méritent bien une semaine de lecture en automne. Il demeure important de trouver l’équilibre entre les besoins des étudiants, le déroulement des semestres universitaires et le besoin de temps de repos pour permettre aux étudiants de se distancer du stress, et j’en suis certaine que la faculté de common law continuera de faire un excellent travail pour les étudiants dans leur réussite scolaire! »

 

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