
Semaine de la fierté : Une semaine pour représenter "Toutes Nos Couleurs"
Du 28 février au 4 mars, à l’occasion de la Semaine de la fierté, les étudiant.e.s ont pu assister à une pléiade d’ateliers aussi divers qu’intéressants sur des sujets peu connus ou discutés dans les médias. Entre aromantisme, bispiritualité et BDSM, il y en avait pour tous les goûts… même si la participation n’était pas toujours au rendez-vous. Durant la semaine, les ateliers ont attiré des dizaines de personnes, parfois plus, parfois moins. Retour sur les ateliers les plus surprenants de la semaine.
1 FILLE, 5QTS
Lundi 29 février, une vingtaine de curieux se sont assemblés à l’auditorium du UCU pour assister à l’évènement 1 fille, 5QTs. Le concept était simple, une fille, Stéphanie Lorraine Meunier, posait des questions à un panel composé de cinq personnes de la communauté queer et trans, parmi lesquelles des personnalités de la vie publique étudiante comme Francesco Caruso, nouvellement élu au poste de v.-p. aux services et communications de la FÉUO.
Face aux questions préparées de la modératrice et aux questions imprévues du public, les panellistes ont ainsi pu partager des anecdotes sur l’amour, l’amitié, le sexe et la culture pop en plus d’échanger des conseils. Une belle façon, selon Stéphanie, de « poser des questions que l’on n’oserait poser dans aucun autre contexte ».
— Yasmine Mehdi
ASEXUALITÉ ET AROMANTISME 101
Pour la semaine de la fierté sur le campus, un des ateliers organisés le 1e mars portait sur l’aromantisme et l’asexualité.
Mais à quoi correspondent exactement ces termes? Les animatrices Steph et Caro, employées au Centre de la fierté, ont défini les termes aromantique et asexuel en expliquant que ce sont des caractéristiques très fréquentes, qui n’ont rien à voir avec le genre de la personne. Un « aro » est une personne qui ne ressent pas une attirance romantique pour qui que ce soit, tandis qu’une personne « ace » ne ressent pas d’attirance sexuelle.
Les choses deviennent un peu plus complexes lorsque l’on sort de la logique binaire. En effet, certains se placent au milieu de la balance : les Gris A, c’est-à-dire des personnes qui ne s’identifient pas complètement aux deux termes cités plus haut, et qui peuvent parfois ressentir une attirance sexuelle; et les demi-romantiques, soit ceux qui ne sont attirés par quelqu’un que lorsqu’ils sont en mesure d’établir un fort lien émotionnel avec l’autre.
L’atelier s’est conclu avec une liste des types d’attractions possibles (une personne demi-romantique peut par exemple être hétérosexuelle, homosexuelle, bisexuelle ou autre) et une discussion sur les problèmes auxquels les individus asexuels et aromantiques doivent encore faire face aujourd’hui. Une nouvelle discussion aura lieu le 10 mars à 16 h, au Centre de la fierté, pour les intéressé.e.s.
— Amanda Ohrt
ATELIER SUR LA BISPIRITUALITÉ
Mercredi 2 mars, en début d’après-midi, une dizaine de personnes se sont rencontrées pour en apprendre plus sur la bispiritualité, grâce à l’intervention de Gabriel Castilloux, éducatrice et danseuse autochtone deux-esprits, Mi’kmaq et Algonquine. Le terme « two spirit », ou en français « deux-esprits », n’existe officiellement que depuis 1990, quand il a été défini lors d’un sommet pour les peuples autochtones, malgré le fait qu’il fasse référence à des croyances ancestrales.
En effet, l’existence d’individus deux-esprits a été documentée avant l’arrivée des colons sur l’Île de la Tortue, c’est-à-dire l’Amérique du Nord. Ces individus ne pouvant s’identifier purement comme femme ou homme, mais plutôt au milieu, avaient des tâches spécifiques et sacrées dans l’organisation sociale des peuplades.
À travers son exposé, les participants ont pu en découvrir plus sur les cultures autochtones, et sur les rôles genrés dans ces communautés, ainsi que sur la place des individus deux-esprits dans l’histoire et de nos jours. L’atelier s’est terminé sur un documentaire relatant l’histoire de Ho’onani, une jeune fille haïtienne māhū intiutlé A place in the middle. La projection, chargée en émotion, a été suivie par une période de questions.
— Clémence Labasse
BDSM 101
Jeudi 3 mars, ceux et celles voulant ajouter un peu de piquant dans leur vie sexuelle ont eu droit à un atelier d’introduction au bondage, discipline et sadomasochisme (BDSM). L’atelier sur la culture BDSM, donné par Agnès, représentante de la boutique Venus Envy, touchait à toutes les notions et les mythes, souvent montrés du doigt dans les médias.
En plus d’expliquer en profondeur les termes utilisés, celle-ci a également mis de l’accent sur les notions du consentement et de la sécurité des pratiques sexuelles, tout en rappelant que la culture BDSM se définit de toutes sortes de façons.
— Frédérique Mazerolle
VIOLENCES ENTRE PARTENAIRES INTIMES DANS LES COMMUNAUTÉS LGBTQ+
La violence conjugale dans les communautés LGBTQ+ est une réalité, et pourtant peu en parlent. Pour y remédier, ce vendredi 4 mars, un atelier de discussion a été organisé par le Centre de la fierté de la FÉUO à l’occasion de la Semaine de la fierté. La discussion était menée par Sam Whittle, personnalité homosexuelle du Newfoundland très active dans les mouvements contre la violence sexuelle dans la communauté LGBTQ+. Une dizaine de personnes était présente, et malgré une ambiance un peu tendue due à la sensibilité du sujet, de bonnes interactions ont eu lieu.
Afin de bien mener la discussion et de mettre à l’aise, l’animatrice a commencé par parler de son expérience personnelle et de sa thèse sur la violence conjugale dans les communautés LGBTQ+. Plusieurs points ont été abordés, comme les obstacles auxquelles les victimes doivent faire face ou encore comment il est possible de les affronter. Les participant.e.s ont par la suite discuté des possibles solutions, comme l’éducation et la sensibilisation des générations passées et à venir, ou encore la mise en place d’un plus grand nombre de groupes de discussion et d’ateliers sur le sujet.
« Pourquoi et comment certains actes pourraient-ils être qualifiés de violents », se sont ensuite demandé les participants. Des exemples des questions qui ont fait surface lors de l’atelier : « Pourquoi un partenaire abusif lit les courriels de l’autre? » et « Pourquoi un partenaire abusif jette un plat sur son partenaire? » Ces échanges ont permis d’élaborer des stratégies pour mieux comprendre l’autre, et mieux savoir réagir face à ces situations. Les discussions furent nombreuses tout du long de l’atelier, ce qui permit aux participants de concevoir de nouveaux points de vue sur la question, à l’aide de leurs expériences passées.
— Meriem Chine